BFMTV
Police-Justice
en direct

Agression du petit-neveu de Brigitte Macron: deux prévenus condamnés, le troisième relaxé

Agression du petit-neveu de Brigitte Macron: deux prévenus condamnés, le troisième relaxé

Le tribunal d'Amiens (Somme), photographié en août 2012.

Jean-Baptiste Trogneux, petit-neveu de Brigitte Macron, a été agressé le 15 mai dernier devant sa chocolaterie à Amiens, dans la Somme. Trois hommes âgés de 20 à 35 ans sont jugés ce lundi pour "violences volontaires en réunion".
  • Le 15 mai dernier, le petit-neveu de Brigitte Macron a été agressé devant sa chocolaterie à Amiens dans la Somme, alors qu'il tentait de protéger son commerce. Âgé de 30 ans, Jean-Baptiste Trogneux a été roué de coups par au moins une personne. 4 jours d'ITT lui ont été prescrits. Lire notre article.
  • Huit personnes ont été interpellées à la suite de cette agression. Certaines ont été remises en liberté et trois hommes sont jugés ce lundi. Lire notre article.
  • Ils devaient être jugés le 17 mai dernier en comparution immédiate mais leurs avocats avaient demandé un délai pour préparer leur défense. Ils comparaissent détenus. Lire notre article.
  • La classe politique a dénoncé cette agression, le président de la République avait pour sa part jugé les faits "inacceptables". Lire notre article.

Ce direct est terminé

Deux des trois suspects ont été condamnés à des peines de 24 à 30 mois prononcées dans l'affaire de l'agression du petit-neveu de Brigitte Macron à Amiens.

Le troisième a été relaxé "au bénéfice du doute" car "il n'y avait pas assez d'éléments".

Merci de nous avoir suivis sur BFMTV.com.

Des peines de 24 et 30 mois prononcées

Les deux autres prévenus ont été condamnés à 24 et 30 mois de prison, dont la moitié avec sursis.

Ils sont maintenus en détention.

L'un des prévenus relaxé

Adrien F. a été relaxé "au bénéfice du doute". "Il n'y avait pas assez d'éléments" pour établir sa participation dans l'agression de Jean-Baptiste Trogneux.

L'avocate de l'un des prévenus dénonce "une peine exemplaire"

"C’est ce qu’on appelle une peine exemplaire et on n’est pas là pour faire des exemples", déplore l'avocate de l'un des prévenus après les réquisitions du parquet, exhortant le tribunal à ne pas tenir compte de l'identité de la victime.

Pour la défense, "au regard des témoignages, je n’arrive pas à comprendre ce qu’il s’est passé", lance le conseil du prévenu âgé de 35 ans.

"Cette scène est un tel bazar que in fine le point de vue de chacun ne permet pas de déterminer de manière claire et précise ce qu’il s’est passé."

"M. Trogneux est seul face à un groupe d’individu. Il fait l’objet de violence, mais pour autant quand on est seul, est-ce qu’on est en capacité d’être sur à 100% de qui fait quoi?", questionne-t-elle.

L'avocate met aussi en doute l'identification de son client par cinq autres personnes, tous placés en garde à vue mais pas poursuivi. "Certain parle d'un coup de poing, d'autre de plusieurs coups, d'autre encore d'un coup de pied...", rappelle-t-elle.

"On ne condamne pas au bénéfice du doute, qu’importe ce que pensera l’opinion publique, on relaxe", maintient-elle.

Des peines de 2 à 4 ans de prison requises

Le procureur a vient de finir son réquisitoire, rappelant que les trois prévenus était en état de récidive. La peine la plus sévère demandée est de 4 ans de prison dont 6 mois avec sursis pour l'homme âgé de 35 ans.

Il a requis 36 mois dont 6 mois avec sursis contre le jeune de 20 ans qui a reconnu avoir demandé une "claque" à Jean-Baptiste Trogneux et 2 ans de prison dont 6 mois avec sursis contre le troisième prévenu qui lui aussi nie avoir porté un coup à la victime.

Le procureur demande pour tous le maintien en prison.

Le procureur dénonce "un mobile odieux"

Pour le procureur, cette agression n'avait qu'un seul but: "passer ses nerfs sur l'établissement". "L’ambiance ce soir-là était vindicative à l’encontre du président de la République et de son épouse", rappelle-t-il.

"Le mobile est odieux dans ce dossier, c’était l’établissement Trogneux et Jean-Baptiste Trogneux qui étaient visés", dénonce-t-il.

"Est-ce que ça change quelque chose qu’ils soient engagés politiquement?", s'interroge-t-il avant de juger ce qu'il qualifie d'"agression violente, gratuite et grave".

Le procureur demande "qu’est-ce qu’il faut faire pour arrêter" les prévenus

Le procureur a commencé son réquisitoire dénonçant une "violence sauvage, lâche, gratuite".

Pour le représentant du parquet, il faut condamner les trois prévenus. "J'ai peur qu’on se retrouve dans quelques années plus devant un tribunal correctionnel mais devant une cour d'assises parce qu’on aura pas su empêcher ces trois là commettre des violences

"Qu’est-ce qu’il faut faire pour vous arrêter", questionne-t-il.

Il fait référence à la jurisprudence qui dit que "quand vous êtes tout seul face à une meute qui hurle, qui vous menace, ce groupe entier est coupable des violences".

Pour Jean-Baptiste Trogneux, "les violences morales sont difficiles à effacer"

L'avocat de Jean-Baptiste Trogneux déplore l'attitude des trois prévenus, quand deux d'entre eux nie les violences et le troisième consent avoir donné une gifle.

"Il a bien fait de ne pas venir, il aurait été une nouvelle fois agressé", regrette Me Delahousse, qui s'indigne que les prévenus n'ont pas eu "de mots" pour la victime.

Au delà des violences physiques, l'avocat plaide que "les violences morales et les conséquences sont particulièrement compliquées à effacer". Son médecin traitant a relevé un syndrôme de stress post-traumatique, des troubles de l'humeur, des difficultés à dormir.

"Jean-Baptiste Trogneux demande la paix, il veut pouvoir sortir de chez lui sans crainte et seulement parce qu’il porte le nom de Trogneux. Il demande que de tels faits ne se reproduisent jamais et qu’ils puissent vivre sereinement", conclut son avocat qui explique que son client "ne demande pas de dommages et intérêts".

Le troisième prévenu nie avoir donné des coups

Le troisième prévenu, un homme de 22 ans, nie, comme en garde à vue avoir frappé Jean-Baptiste Trogneux. Ce dernier l'a pourtant formellement reconnu comme lui donnant un coup à l'arrière de la tête.

"Je ne sais pas comment il a pu dire ces mots alors que je l’ai pas touché."

Le jeune homme était venu sur la manifestation comme "journaliste indépendant", et portait un brassard presse.

"5 ou 6 personnes ont mis des conteneurs, la victime est venue, des manifestants ont été bousculés, un autre manifestant a voulu les séparer", détaille le prévenu.

"Le premier qui a mis le conteneur devant la porte c’est là que la victime a commencé à le bousculer. Avec les deux mains, il s’est relevé on voyait qu’il était énervé. Moi j’ai cru à un coup de poing."

Un autre prévenu dit que Jean-Baptiste Trogneux "l'a bousculé"

Le deuxième prévenu est interrogé, il s'agit d'un homme de 35 ans, chauve, sweat gris. il est beaucoup plus loquace et s'explique plus longuement. Il reconnaît avoir participé à une manifestation sauvage et explique avoir mis les poubelles devant la chocolaterie car "les chocolats Trogneux sont trop chers".

"Au moment où j’ai mis les poubelles, Jean-Baptsite Trogneux, je l'ai pas vu arriver, il m’a bousculé", justifie-t-il.

"Au moment où je voulais riposter, j’ai loupé mon coup. Une personne m'a porté et m’a éloigné du groupe. Voilà."

Un prévenu reconnaît avoir "donné une claque" à Jean-Baptiste Trogneux

Florient C. est le premier des trois hommes jugés à être interrogé. "J'ai donné une claque à M. Trogneux", reconnaît cet homme illétré.Cheveux châtains coiffés en brosse, lunettes et sweat gris, il ne s'explique que très peu sur les faits. Le président du tribunal parvient à lui faire dire que ce jour-là il participait avec d'autres "à une manifestation sauvage".

"Quand on a mis les poubelles, il a poussé un de nos potes", explique-t-il au sujet de l'agression de Jean-Baptiste Trogneux.

Pourquoi avoir mis des poubelles? Le prévenu ne parvient pas à donner une réponse. "C'est pas pour vous embêter c'est pour déterminer: soit vous avez une conscience politique chevillée au corps, soit vous êtes quelqu'un qui accompagne parce que ça bouge et on vous utilise pour faire des chose, soit il faut nous expliquer", lui intime le président du tribunal. "J'accompagne des gens (...) mais je donne pas les prénoms des copains", dit Florient C.

"On a rien cassé", assure-t-il. "Les sacs, ils les ont jetés devant la porte."

Un témoin assure que les agresseurs étaient "en train de le massacrer"

Un témoin est cité, il s'agit du voisin d'en face de Jean-Baptiste Trogneux. Il habite aux troisième étage et ne connaissait pas son voisin. Il était en train de regarder la télévision quand ses enfants l'ont alerté qu'il y avait "une bagarre" dans la rue.

"Quand je suis arrivé, ils étaient en train de le faire tomber au sol, explique-t-il au tribunal. Il y avait trois individus en train de taper quelqu'un, ils étaient en train de le massacrer. J'ai identifié mon voisin d’en face."

L'homme de 57 ans est descendu immédiatement pour "tenter de faire diversion". "Dans le groupe c’était une minorité de gens qui en voulait physiquement à cette personne. Il y avait des gens totalement passifs, une dame a essayé d’arrêter les choses."

Plus tôt, le président du tribunal avait expliqué que son action avait mis fin à l'agression. Le procureur et l'avocat de Jean-Baptiste Trogneux l'ont remercié pour son "civisme" et son "courage".

L'audience démarre

L'audience démarre, la salle est comble, de nombreuses personnes sont contraintes de rester debout.

Une femme dans le public, proche de l'un des prévenus, vient de se lever en criant "je veux le voir".

"Aucune manifestation ne peut être tolérée", prévient le président du tribunal correctionnel.

Le magistrat prévient qu'il fera intervenir les forces de l'ordre en cas de non-respect de ses consignes. Il y a au moins une dizaine de policiers dans la salle d'audience et le box des prévenus.

Jean-Baptiste Trogneux est absent, il est représenté par son avocat et son père.

Un public très important pour l'audience

Il y a beaucoup de monde au tribunal d'Amiens pour assister à l'audience.

D'un côté, une quarantaine de soutiens aux trois prévenus. Ils sont venus avec des pancartes "Libérez Gilet Jaune", "Libérez prisonniers chocolaterie Trogneux".

Les soutiens des trois prévenus.
Les soutiens des trois prévenus. © J.C.

Des soutiens à la famille Trogneux sont aussi présents. Ils sont venus soutenir Jean-Baptiste Trogneux, et les salariés de la chcolaterie qui vendrait "les meilleurs macarons du coin", selon une dame.

Emmanuel Macron avait dénoncé "la brutalité" et "la bêtise"

Très rapidement après les faits, l'ensemble de la classe politique avait dénoncé l'agression dont a été victime Jean-Baptiste Trogneux.

"Il a été agressé parce que c'est notre petit-neveu (...) Il a été confronté à la brutalité, à la violence et à la bêtise (...) Je souhaite qu'il soit complètement rétabli", avait déclaré à la presse Emmanuel Macron, en déplacement à Reykjavik en Islande.

Brigitte Macron s'était-elle aussi indignée de la "lâcheté, la bêtise et la violence" des auteurs de l'agression. "J'ai à plusieurs reprises dénoncé cette violence qui ne peut que mener au pire", a-t-elle confié.

Des prévenus qui comparaissent détenus

Les trois prévenus ont été présentés au tribunal correctionnel d'Amiens le 17 mai en comparution immédiate. Leurs avocats avaient demandé un délai pour préparer leur défense, ce qui leur avait été accordé. Ils sont depuis placés en détention provisoire.

Lors de l'audience, le procureur de la République d'Amiens avait demandé leur placement en détention provisoire en raison des "risques de réitération" des faits. Il avait parlé de l'agression de la "honte".

"Dans la démocratie, on doit parler, on ne peut pas cogner", avait plaidé le représentant du ministère public.

Quel est le profil des trois agresseurs présumés?

Les trois hommes jugés ce lundi sont en situation de détresse sociale et familiale. "C'est tout sauf des militants politiques, personne n'a beaucoup de convictions politiques", expliquait le 18 mai dernier l'un des avocats des prévenus.

Le plus jeune des prévenus est âgé de 20 ans. Il a le statut de travailleur handicapé en raison de son illétrisme. Il est en situation de récidive puisqu'en avril, il a été filmé par des caméras de vidéosurveillance donnant des coups de pied dans la vitre d'une porte de la gare SNCF d'Amiens. Des faits pour lesquels il sera jugé aujourd'hui.

Le second, âgé de 22 ans, est le seul à nier avoir donné des coups à Jean-Baptiste Trogneux.

Le dernier, âgé de 35 ans, est placé sous curatelle. Lui-aussi est déjà connu de la justice, notamment pour des violences conjugales. Le jour de l'agression, il portait un couteau sur lui. Il a assuré avoir répliqué aux coups que lui avait porté Jean-Baptiste Trogneux.

>> Notre article

Le père de la victime avait témoigné sur BFMTV

Le père de Jean-Baptiste Trogneux avait raconté sur BFMTV la violente agression dont a été victime son fils. "Ils se jettent sur lui et le rouent de coups", avait-il témoigné.

Le 15 mai dernier, après l'allocution d'Emmanuel Macron, une "casserolade" avait été organisée à Amiens. Au terme de cette dernière, des hommes avaient placé des poubelles devant le commerce appartenant à la famille Trogneux.

Jean-Baptiste Trogneux, 30 ans, leur avait demandé de partir. C'est à ce moment-là qu'au moins une personne l'a frappé. Il a eu 4 jours d'ITT.

Trois hommes jugés pour l'agression du petit-neveu de Brigitte Macron

Trois hommes de 20, 22 et 35 ans sont jugés à partir de 14 heures par le tribunal correctionnel d'Amiens.

Ils sont jugés pour "violences volontaires en réunion avec ITT inférieure à 8 jours" pour l'agression de Jean-Baptiste Trogneux, le petit-neveu de Brigitte Macron, à Amiens, le 15 mai dernier.

Une quatrième personne, une adolescente mineure, doit elle-aussi être jugée ultérieurement par un juge des enfants.

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré au procès de trois hommes soupçonnés d'avoir agressé le petit-neveu de Brigitte Macron, Jean-Baptiste Trogneux, le 15 mai dernier.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV