"Elles sont perpétuellement dans notre esprit": ils ont perdu leurs deux filles le 13-Novembre

"Elles sont perpétuellement dans notre esprit". Au procès des attentats du 13-Novembre, des victimes ont raconté mercredi l'attaque terroriste au Carillon, l'un des bars visés par les commandos jihadistes. Anna et Marion, deux soeurs de 24 et 27 ans, étaient ce soir-là présentes dans l'établissement, et ont toutes les deux été tuées.
BFMTV est allé à la rencontre de leurs parents, qui n'ont pas souhaité se porter partie civile au procès. "Nous, c'est les filles qui sont parties. On vit avec les filles, on n'a pas à se préoccuper de tout ce qui se déroule en ce moment", explique la mère, Sylvie Pétard.
"On se lève avec nos filles, on se couche avec nos filles, on travaille avec nos filles, on dort avec nos filles, elles sont perpétuellement dans notre esprit", déclare le père, Erick Pétard.
"Tout s'est écroulé, on s'effondre"
"Anna et Marion c'était deux soeurs qui s'aimaient énormément, elles étaient tout le temps ensemble et elles étaient gaies et joyeuses", raconte leur mère, Sylvie Pétard. Le 13 novembre 2015, elles avaient prévenu leurs parents qu'elles passaient la soirée ensemble, "qu'on n'avait pas à s'inquiéter et qu'on allait se voir ce week-end".
Quand ses filles ne répondent plus ensuite au téléphone, Sylvie Pétard "ne comprend pas, il y avait quelque chose qui clochait quand même", mais n'imagine pas le pire. "Quand j'ai pris le téléphone, que la dame du ministère m'a dit 'vos enfants font partie des 130 victimes', tout s'est écroulé, on s'effondre", déclare Erick Pétard.
"Ce qui nous maintient c'est que les filles nous attendent déjà, la foi qu'on a nous libère de tout ce qui peut être mauvais", déclare la mère.
En revanche, pas de pardon pour les auteurs de l'attaque, "ça il n'en est pas question", dit fermement le père. "Ceux qui sont dans le box des accusés, ils ne demandent pas le pardon de toute manière, donc on n'a pas à les pardonner", explique Sylvie Pétard, rejointe par son mari: "il n'y a rien à dire, ils ne comprennent rien".
