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Police-Justice

Procès du cyberharcèlement de Mila: son avocat assure qu'elle "ne pliera pas"

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Le spécialiste du droit de la presse, invité de 22H Max, sur BFMTV, a loué la force de la jeune fille, assurant qu'elle "ne lâchera pas" et qu'elle est "devenue un symbole".

Mila "ne pliera pas" et "ne lâchera pas". Ce jeudi soir, Me Richard Malka, l'avocat de l'adolescente de 18 ans, est revenu, sur le plateau de BFTMV, sur cette première journée d'audience, dans le cadre du procès des 13 personnes accusées de l'avoir cyberharcelée. "Elle voulait les voir et elle les a bien regardés, elle ne se démonte pas", a-t-il déclaré en souriant, louant la force de la jeune fille:

"Ce n'est pas facile. Ce qu'elle vit est innommable, inimaginable. (...) Bien sûr qu'elle a peur, comment ne pas avoir peur quand tous les jours de votre vie, du matin au soir, vous voyez des têtes de vous décapitées, des messages de gens qui dégoulinent de haine? On lit ces messages. Il faut imaginer l'effet que ça fait psychologiquement, ça ronge, évidemment que ça terrifie."

"C'est devenu un symbole"

Selon lui, "la justice fait son travail", "ne détourne pas le regard" et "ne baisse pas les bras". "On l'a vu dans cette audience, qui a été faite avec une grande qualité d'écoute, très pédagogique". De son côté, la police fait également "son travail en la protégeant, en assurant sa survie".

Mais pour l'avocat, "cela ne suffit pas": "Et les autres institutions? Celles qui auraient dû faire qu'on ne soit jamais arrivé là? Quand ça arrive à la police et à la justice, c'est déjà trop tard. Mila est entre ses rêves anciens et ce qui s'ouvre à elle: elle est devenue un symbole. Non, on n'oubliera pas l'affaire Mila."

"On respecte les êtres humains"

"On ne menace pas de mort quand on est en désaccord", a estimé Richard Malka, avant de reconnaître que l'"on a le droit d'avoir des désaccords, être choqué, se sentir blessé, bien qu'aucun des messages de Mila ait été adressé à ces gens".

"Ces messages ont été adressés aux croyances de ces gens. On respecte les êtres humains, pas les croyances, sinon on ne peut plus discuter de rien, il n'y a plus de débat possible. Ce sont les êtres humains qu'on respecte. Mila n'a jamais écrit un quelconque propos injurieux envers une personne humaine. Il n'y a pas d'équivalence à faire entre tenir des propos à l'égard d'un dieu dont on ne sait pas s'il existe ou pas, et mettre en cause un être humain et le menacer de mort", a estimé le spécialiste du droit de la presse.

L'avocat en est persuadé: Mila "ne se taira plus". Selon lui, "la seule solution qu'on a à proposer c'est le silence. Mais ça c'est fini". Richard Malka espère que "plus de Mila" vont apparaître. "Il ne faut pas abandonner les droits et renoncer à combattre. Au contraire il faut combattre plus. Et elle s'exprimera maintenant", a-t-il affirmé.

Clément Boutin Journaliste BFMTV