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Disparition de Sophie Le Tan: Jean-Marc Reiser auditionné par un juge

Jean-Marc Reiser est le principal suspect dans la disparition de Sophie Le Tan. - AFP

Jean-Marc Reiser est le principal suspect dans la disparition de Sophie Le Tan. - AFP - -

Jean-Marc Reiser, principal suspect dans la disparition de Sophie Le Tan, une étudiante de 20 ans, à Schiltigheim, va être entendu par le juge d'instruction en charge de l'affaire. Lors de leur dernière rencontre, l'homme de 58 ans avait gardé le silence.

Jean-Marc Reiser s'exprimera-t-il devant la justice? Le principal suspect dans la disparition de Sophie Le Tan, une étudiante de 20 ans qui s'est volatilisée après la visite d'un appartement à Schiltigheim, a rendez-vous ce vendredi matin avec le juge d'instruction en charge du dossier. La dernière fois qu'il avait été présenté devant le magistrat instructeur, c'était pour se voir signifier sa mise en examen pour "assassinat", "enlèvement" et "séquestration". Ce 17 septembre, il avait alors gardé le silence. Pour espérer obtenir des réponses à leurs questions, famille et amis de Sophie Le Tan vont se réunir devant le tribunal de grande instance de Strasbourg ce vendredi matin.

"Il va être amené pour la première fois à faire des déclarations devant le juge", déclarait il y a une semaine à BFMTV Me Francis Metzger, l'avocat de Jean-Marc Reiser. Le conseil compte sur ce rendez-vous pour permettre à son client de livrer sa version, loin de l'image de monstre qui le poursuit et de ce passé judiciaire dont il serait "prisonnier", lui qui a été condamné en 2003 pour deux viols. "C’est un homme qui converse, qui dialogue, qui n’est pas dans le silence, qui n’est pas claquemuré, qui n’est pas dans la retenue, qui n’est pas dans la façade", décrivait l'avocat.

Eléments matériels accablants

Sophie Le Tan est portée disparue le 7 septembre dernier. Ce jour-là, la jeune fille avait rendez-vous à Schiltigheim, à 7 kilomètres au nord de Strasbourg, pour visiter un appartement. Elle avait répondu à une annonce sur Internet et n'avait jamais réapparu. Les témoignages de deux jeunes filles qui, elles-aussi, avaient répondu à la même annonce déposée sur le Bon coin depuis des cybercafés, avaient orienté l'enquête. La première avait dû décommander la visite, la seconde était venue accompagnée. L'analyse de données téléphoniques avaient alors conduit jusqu'à Jean-Marc Reiser.

Jean-Marc Reiser, placé à l'isolement, nie toute implication dans la disparition de l'étudiante de 20 ans, dont le corps n'a jamais été découvert, et ce malgré les éléments accablants dont disposent les enquêteurs et la justice. Lors de la perquisition du logement du suspect à Schiltigheim, des traces de sang dont l'ADN correspond à celui de Sophie Le Tan ont été retrouvées dans la baignoire. A cela s'ajoute le témoignage d'une voisine de Jean-Marc Reiser qui a raconté avoir vu l'étudiante d'origine asiatique dans l'immeuble. Autant d'éléments qui seront opposés à Jean-Marc Reiser par le juge d'instruction.

Une personne "glaciale"

Lors de sa garde à vue, le suspect a été prolixe. Il a volontiers parlé de lui, de sa vie, de ses études. Mais "extrêmement taisant" quand il est questionné sur les faits qui lui sont reprochés. Selon les enquêteurs, c'est aussi un homme précautionneux qui fait attention, qui connaît les méthodes de la police, un homme qui a utilisé des téléphones prépayés et qui est passé par des cybercafés pour déposer ces petites annonces. Ses voisins, eux, le décrivent comme une personne "glaciale" "au regard scrutateur". Son avocat, à l'inverse, voit un homme "au caractère ordinaire" mais avec "avec des propos cohérents, une bonne syntaxe".

Reste que les événements marquants dans la vie de Jean-Marc Reiser ces derniers mois interrogent. En 2012 puis en 2016, il a été condamné pour des tentatives de cambriolage visant des cliniques vétérinaires. Les enquêteurs pensent que l'homme était à la recherche de produits anesthésiants. Des clichés de femmes endormies avaient d'ailleurs été retrouvées en 1997 dans le coffre de sa voiture lors d’un banal contrôle routier qui avait conduit à son interpellation à cette époque. L'une des femmes apparaissant sur les photos était une ancienne maîtresse de Reiser. Elle s'était dite horrifiée à la découverte de ces images.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV