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Diocèse de Lyon: un prêtre condamné pour agressions sexuelles promu par le cardinal Barbarin?

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Un prêtre de Rodez, condamné à 18 mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles, a été nommé par le cardinal Barbarin doyen par l'archevêque de Lyon.

Le cardinal Barbarin, une nouvelle fois au coeur de la tourmente. Visé par une enquête préliminaire après les révélations du groupe de scouts de Saint-Luc sur les agissements du père Preynat dans les années 90 couverts selon eux par le cardinal Barbarin, et la plainte qui le vise directement concernant des agressions commises par un autre prêtre de son diocèse, l'archevêque de Lyon aurait promu au sein de son diocèse un curé condamné lui pour agressions sexuelles, comme l'explique Le Parisien.

L'affaire remonte à avril 2007. A cette époque, le père officie au sein d'un foyer de séminaristes, des étudiants se destine à la prêtrise à Rodez dans l'Aveyron. Quatre d'entre eux font état de "caresses affectueuses sur la nuque et le dos, glissant sur les fesses, le ventre ou le texte", précise La Dépêche dans un compte-rendu du procès.

"Doyen"

Pour ces faits, le prêtre est condamné pour "agressions sexuelles" à 18 mois de prison avec sursis, ainsi qu'à une mise à l'épreuve pendant trois ans et une interdiction d'approcher les victimes. Il est muté dans le diocèse de Lyon en 2008. D'abord nommé vicaire dans une paroisse en 2013, il en devient le curé, et ce alors que sa hiérarchie et le cardinal Barbarin était au courant de son passé judiciaire, comme l'a confirmé son entourage à BFMTV.

L'archevêque de Lyon a nommé ce prêtre, désormais âgé de 55 ans, "doyen", un titre donné, dans l’organisation de l’Église catholique à un curé responsable d’un secteur pastoral. A choisir en l'exclure définitivement ou de l'insérer, c'est la deuxième option qui a été choisie par le cardinal Barbarin, dont une pétition qui réclame sa démission a déjà été signée par 63.000 personnes. "Il s'est fait soigner, il s'est fait suivre, précise le vicaire général de Rodez cité par France Info. Il est resté là-bas sous vigilance de l'Eglise en ce sens où il n'avait pas de responsabilités avec les jeunes."

Pas une "promotion"

Immédiatement, les autorités religieuses ont pris la défense du cardinal et assure que "ce cas n'a rien à voir et n'est en aucun cas comparable à celui du père Preynat". Pour Mgr Ribadeau, le porte-parole des évêques de France, "il s'agit d'un prêtre qui a été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour des gestes déplacés sur des majeurs, il ne s'agit donc en aucun cas de pédophilie (...) Pour nous, il s'agit de l'histoire d'un homme qui a été coupable de faits qui ont été jugés", a-t-il ajouté. Il a également précisé que la nomination du père incriminé n'était pas une "promotion".

Pour sa défense, l'entourage du cardinal Barbarin précise qu'il ne s'agissait pas d'actes de pédophilie car les victimes étaient adultes au moment des faits. Son avocat assure lui que l'archevêque de Lyon n'était pas au courant. "Ce qui se passe est un scandale, on a d'ores et déjà condamné à mort le cardinal", scande, auprès de BFMTV, Me André Saulier. Lui et son client se réservent le droit de porter plainte pour diffamation.

J.C.