"Déstabiliser les délinquants": première nuit de couvre-feu à Nîmes avec les CRS déployés dans la ville

21 heures à Nîmes (Gard), la première nuit de couvre-feu débute pour les mineurs. Une cinquantaine de CRS sont mobilisés ce lundi 21 juillet dans la soirée.
Lieu d'habitation, pièce d'identité, âge... Arpentant les rues de la cité Pissevin, les policiers contrôlent plusieurs jeunes susceptibles d'avoir moins de 16 ans et qui devraient donc se trouver chez eux.
Interrogé par BFMTV, l'une des personnes contrôlées raconte "comprendre" l'action des forces de l'ordre. "Ça tire, tous les jours", souligne ce dernier.
"On aimerait que ce soit comme ça à chaque fois"
Les CRS fouillent également, "par sécurité", les halls d'immeuble et les parties communes de la cité. "Si on trouve quelque chose d'illicite, une arme des stupéfiants... Tout ce qui est possible d'être vérifié sera vérifié", raconte l'une des policières mobilisée.
Sur leur passage, des habitants voient d'un très bon œil l'arrivée et l'action des autorités et en profitent même pour les remercier. "C'est un truc qui est super, nous on a vraiment peur. On aimerait que ce soit comme ça à chaque fois, qu'ils soient à côté de nous pour nous protéger. C'est une très bonne chose", résume-t-elle à notre micro.
"C'est ce que les gens veulent aussi, avoir de la police. Il ne faut pas qu'ils se sentent délaissés", confie Pierre, CRS depuis 27 ans, sur notre antenne.
Les policiers resteront mobilisés toute la nuit. "C'est important parce que nous cherchons à déstabiliser les délinquants. L'idée, c'est de perturber leur trafic autant que nous le pouvons", explique le commandant Jean-Philippe Nahon, directeur interdépartemental de la police national du Gard.
Une nuit calme entre lundi et mardi
Alors que cette présence renforcée et efficace est saluée par les habitants, les syndicats ne craignent qu'il ne s'agisse que d'une mesure temporaire.
"J'ai peur qu'on retrouve une situation très compliquée après le départ des CRS, avec ou sans mesure de couvre-feu", explique Bruno Bartocceti, secrétaire national Unîté chargé de la zone Sud.
À Nîmes, six quartiers sensibles sont concernés par ce couvre-feu pour les mineurs de 21 heures à 6 heures pour une durée de 15 jours renouvelables.
La nuit de lundi à mardi a été tranquille, la mesure respectée en très grande partie et aucun incident n'a été signalé, a appris BFMTV de source policière. À Pissevin, les policiers de la BAC ont mené des opérations de piétonnage, des rondes à pied afin de s'assurer que le couvre-feu est bien respecté.
Au total, en plus de ces effectifs et des policiers de Nîmes, 50 CRS étaient déployés et le seront encore dans la journée de mardi.