Dany Boon porte plainte contre Mediapart après une enquête sur ses pratiques fiscales

Dany Boon - Copyright Pathé Distribution
"Dany Boon ne rit plus", a tweeté Fabrice Arfi, journaliste de Mediapart. Le média d'investigation en ligne avait publié en janvier dernier une enquête-vidéo révélant les "acrobaties fiscales" de l'humoriste pour optimiser ses impôts.
Il vient de déposer plainte, le 18 avril, contre Mediapart pour "vol", "atteinte au secret des correspondances", "violation du secret professionnel" et "recel".
"Suspect libre"
Il "a choisi une procédure qui contourne le droit de la presse avec une seule finalité: trouver nos sources", explique Fabrice Arfi. Avec un autre journaliste de Mediapart et le réalisateur du film, ils ont été "entendus sous le régime du 'suspect libre', lundi 15 avril, par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire de Paris." Selon eux, le but de Dany Boon est de trouver leurs sources.
L'équipe de Mediapart a eu l'idée de se lancer dans cette enquête pour démonter la "comédie fiscale" de l'acteur et réalisateur, qui cultive "l'image d'un patriote fiscal, démentant avec constance se prêter au jeu de l'optimisation et de l'évasion ou avoir un quelconque lien avec les paradis fiscaux".
"Toutes mes économies placées le sont légalement"
Les journalistes de Mediapart ont pu prouver que ce n'était pas le cas, Dany Boon ayant multiplié les résidences dans des pays où la fiscalité est plus clémente, ou investissant dans des "hedge funds" aux îles Caïmans.
Après la diffusion de cette enquête, Dany Boon s'était défendu de telles pratiques, expliquant notamment dans un message sur Facebook, citant cependant une période ultérieure à celle évoquée par Mediapart.
"J’ai toujours payé, je paye et je paierai toujours tout l’impôt là où il m’est réclamé partout où j’exerce mes activités professionnelles et artistiques. Je suis fier d’avoir payé en France en 2018, sur mes revenus 2017, un impôt très important correspondant à un taux d’imposition de près de 50%. Toutes mes économies placées le sont légalement et déclarées dans le strict respect du droit et du devoir fiscal."