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Police-Justice

Créteil: les agresseurs présumés d’un couple de Juifs devant les Assises

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Durant deux semaines, les Assises du Val-de-Marne jugeront les quatre prévenus dans l’agression antisémite d’un jeune couple en 2014 à Créteil. La jeune femme avait été victime de viol.

Trois ans et demi après les faits, le procès des agresseurs présumés d’un jeune couple juif dans un appartement de Créteil s’ouvre ce mardi, devant les Assises du Val-de-Marne. Les faits remontent au 1er décembre 2014. Ce jour-là, Jonathan est chez ses parents, à Créteil, avec sa compagne. Trois hommes armés et cagoulés surgissent dans l’appartement, avec pour objectif de trouver l’argent de la famille:

"Ils me disent 'On sait que les juifs ont de l’argent, et les juifs ça met pas l’argent à la banque", se souvient Jonathan. "On m’a mis une arme sur le front".

Suivra un déchaînement de violence. Des objets seront dérobés, et les deux victimes seront attachées, bousculées et séquestrées, ligotées dans deux pièces différentes de l’appartement avec du scotch sur la bouche. La jeune femme dira même avoir été violée. Pour Jonathan, pas de doute: c’est bien une agression antisémite. Une circonstance aggravante finalement retenue par la justice. Comme le précise l’AFP, la juge d'instruction avait abandonné le caractère antisémite au terme de son enquête avant de finalement la rétablir après appel du parquet. 

"Ça détruit votre vie"

Cette certitude est partagée par Me Patrick Klugman, l’avocat de Jonathan: "Le ciblage des victimes dans cette affaire montre que les personnes étaient obsédées par les préjugés antisémites", explique-t-il. "Et puis après, dans le déroulement des faits, notamment là où on va trouver le couple, la violence, même le viol est une humiliation que je rattache à la haine antisémite."

Trois ans et demi après les faits le jeune homme est toujours traumatisé: "Ça détruit votre vie, ça pulvérise tout autour", explique-t-il. "Et encore aujourd’hui, c’est hyper difficile d’essayer de recoller les morceaux."

Sur le banc des accusés, quatre jeunes hommes vont comparaître. Deux d’entre eux ont été interpellés après les faits, et deux autres sont des complices présumés. Un troisième agresseur présumé est toujours en fuite et fait l’objet d’un mandat d’arrêt. 

Tous nient le caractère antisémite de l’agression, et attribuent les propos antisémites à l’accusé en fuite. Celui qui est renvoyé pour le viol de la jeune femme nie également les faits. Le procès va durer deux semaines.

B.P. avec Mélanie Bertrand et AFP