Manquements, sonneries du bracelet... Les raisons qui expliquent le retour en prison de Patrick Balkany

Patrick Balkany, alors maire de Levallois-Perret (d), aux côtés de son épouse et alors adjointe Isabelle Balkany, lors d'un conseil municipal, le 15 avri 2019 - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP
Un retour derrière les barreaux très médiatisé. Patrick Balkany a été incarcéré ce lundi à Fleury-Mérogis (Essonne), quelques jours après avoir eu son bracelet électronique révoqué par décision de justice. Si l'ancien maire de Levallois-Perret dénonce une "injustice", plusieurs éléments viennent appuyer ce choix de la Cour d'appel de Rouen et du tribunal d'application des peines d'Évreux.
"Il y a les problèmes de sonneries intempestives (du bracelet électronique, ndlr), mais aussi des demandes d'élargissement des horaires non justifiées, des insultes à l'encontre des conseillers d'insertion et de probation, un comportement inadmissible vis-à-vis des juges de l'application des peines, et cette absence totale d'efforts pour régler la dette fiscale", résume sur BFMTV Dominique Puechmaille, procureure de la République d'Évreux.
2000 euros remboursé sur plus de 3 millions
Parmi les exemples précis reprochés au couple que l'on retrouve dans le jugement du tribunal se trouve notamment une scène de juin 2021 pendant laquelle Isabelle Balkany a fait un bras d'honneur à sa conseillère d'insertion et de probation. Toujours hospitalisée après sa tentative de suicide, Isabelle Balkany n'a pas encore été convoquée par la justice pour un possible placement en détention.
Concernant la dette fiscale, les époux devaient rembourser 5.345.894 euros au fisc au 12 juin 2021. Selon Dominique Puechmaille, seuls 2000 euros environ ont été réglés par les Balkany. Alors que la justice leur avait demandé de consacrer 10% de leurs revenus à cette question, Patrick Balkany promettait ne plus avoir "le moindre rond".
"La désinvolture, ça vaut la prison?"
"Nous avons 11.000 euros par mois (...). J'ai 11.000 euros de frais par mois mais madame la Présidente, ce n'est pas un train de vie, c'est le train de maison, elle ne nous appartient pas, c'est la maison familiale de mes enfants (...), j'ai cette responsabilité vis-à-vis de mes enfants de l'entretenir, je ne veux pas qu'ils héritent d'une maison délabrée", avait déclaré l'ancien maire lors d'une audience.
"Patrick Balkany, comme tous les délinquants, doit appliquer sa peine. On a affaire à des gens qui sont dans la toute-puissance. Ils n'acceptent pas qu'on leur dicte ce qu'ils doivent faire", explique Dominique Puechmaille.
"C'est la première fois que je vois une procureure sur un plateau de télévision. Madame la procureur est venu d'abord sur RTL pour exprimer son mécontentement, et justifier ce qui n'est, à mes yeux, pas justifiable (...). La désinvolture, ça vaut la prison?", critique sur BFMTV Me Pierre-Olivier Sur, avocat d'Isabelle Balkany. Il a par ailleurs demandé à la procureure "d'éteindre l'incendie plutôt que de souffler sur les braises et de faire de cette interpellation un événement médiatique".