Chantier Lyon-Turin: le préfet de Savoie justifie l'interdiction de manifester pour des raisons de "sécurité"

"Je ne fais pas d'entrave à la liberté". Le préfet de la Savoie François Ravier, invité ce vendredi 16 juin sur BFMTV, a expliqué sa décision de prendre un arrêté d'interdiction de manifestation ou de rassemblement ce week-end en vallée de Maurienne contre le projet de ligne ferroviaire Lyon-Turin.
Il justifie son choix par le lieu où la manifestation doit avoir lieu. En effet, il décrit sur notre antenne un "site de montagne qui déboule rapidement sur des pentes abruptes avec une rivière tumultueuse aussi en contrebas, l'Arc".
Autre élément qui a poussé le préfet à prendre cet arrêté: "toutes les organisations qui ont appelé à manifester n'étaient pas cosignataires de la déclaration et ne se sont engagées en rien".
"Assurer la sécurité des personnes et des biens"
La décision a donc été prise d'interdire "toute manifestation ou rassemblement sur la voie publique du vendredi 16 juin 2023 à 00h au lundi 19 juin 2023 à 8h", afin "d'assurer la sécurité des personnes et des biens".
"Le but est de pouvoir à la fois garantir la liberté de manifester mais bien entendu d'assurer la sécurité des personnes et des biens, d'assurer la protection de sites sensibles et déclarés problématiques par un certain nombre d'organisations qui veulent la fin du chantier", a encore expliqué le préfet sur BFMTV.
Selon François Ravier, l'itinéraire que proposaient les opposants "passe trop près des sites sensibles".
"Je ne fais pas d'entrave à la liberté"
Mandaté par EELV, Attac et l'association locale "Vivre en Maurienne", l'avocat Arié Alimi a formé plusieurs recours en référé-liberté, notamment contre les interdictions de manifester, de circulation, de rassemblements festifs, de la circulation d'engins agricoles et de porte-chars, ou d'autorisation de palpation, et a porté plainte contre le préfet pour "entrave à la liberté de manifester".
"Il n'y a pas de risques véritables de troubles à l'ordre public", a encore déclaré Me Arié Alimi.
"Je ne fais pas d'entrave à la liberté", s'est défendu François Ravier. "Les 11 organisateurs qui ont fait une déclaration préalable, je les ai reçus. Nous avons échangé et avons essayé de trouver une solution mais nous ne sommes pas parvenus à un accord".
"Ce risque d'une manifestation est malgré tout pris en compte", a déclaré le préfet, précisant que "plus de 3000 personnes sont attendues, dont plus de 400 radicaux".
"On reste sur les priorités essentielles: la sécurité des personnes et des biens, la protection des sites sensibles et puis l'intervention des forces de l'ordre pour éviter les agressions, les intrusions et toute atteinte grave à l'ordre public", a conclu le préfet sur notre antenne. Le tribunal administratif de Grenoble doit se prononcer ce vendredi ou samedi matin sur les recours formés par les opposants à l'arrêté d'interdiction.