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Cantal: une statue de la vierge volée en 2001 dans une église réapparaît miraculeusement par La Poste

L'église de Fridefont - Image d'illustration

L'église de Fridefont - Image d'illustration - Google StreetView

Avant d'être renvoyée à Fridefont, un inconnu avait pris le temps de restaurer l'œuvre.

Il aura fallu 15 longues années à la commune de Fridefont dans le Cantal afin de récupérer ce qui lui revient de droit. En 2001, l'église de la localité nichée à quelques kilomètres de Saint-Flour est victime d'un cambriolage, au cours duquel disparaissent plusieurs œuvres majeures. 

"Manquaient à l’appel plusieurs statues: la Vierge à l’enfant langé, la Vierge noire, le Christ sur la croix, Saint Roch, Saint-Nicolas, les 2 anges sur les fonts baptismaux, la Cène. Il s’agissait d’un préjudice énorme", raconte le maire Pierre Chassang auprès de France 3 Régions

"C’est un collectionneur qui a sans doute fait le coup. Un an auparavant les statues avaient été exposées à Paris. C’est là qu’elles ont été repérées", ajoute-t-il.

"C'était exceptionnel"

Très vite, une enquête est ouverte par l'office central de lutte contre les trafics de biens culturels, qui fait finalement chou blanc. Il faut attendre 2014 pour que le musée de Mayence, en Allemagne, ne repère la Vierge à l’enfant langé, qui après un séjour sous haute sécurité au musée de haute-Auvergne de Saint-Flour, a été restituée à Fridefont.

Mais le plus incroyable survient en 2016. 

"C’était un samedi matin. Un Colissimo est arrivé au garage. C’était un gros colis. Sur le moment, je ne savais pas ce qu’il y avait dedans. J’ai ouvert et j’ai découvert le visage de la Vierge noire, protégé par de la mousse. J’étais drôlement surpris. C’était exceptionnel", explique l'élu qui, à l'heure actuelle, ne sait toujours pas qui est le destinateur du paquet. 

Depuis maintenant trois ans, la statue, qui entre temps a été restaurée par le voleur, a été replacée dans son "habitat" naturel, équipé cette fois-ci d'une alarme. Durant toutes ces années, le maire a préféré taire l'histoire, de peur que la statue ne soit à nouveau volée. 

"On était tellement content que l’on ne voulait pas en parler. Mais je me demande finalement si je fais bien de le dire. La dernière fois, elle avait été volée après avoir été exposée. Il faut prendre ses précautions", conclut Pierre Chassang.
Hugo Septier