Cannes: la brigade contre les incivilités ne laisse rien passer

Depuis l'arrivée du nouveau maire, David Lisnard, la lutte contre les incivilités en tout genre s'est fortement intensifié. Les PV pleuvent, mais les infractions comme les crottes de chien sur les trottoirs diminuent. Stratégie payante?

Terrain quadrillé par les policiers municipaux, PVs dressés à la chaîne, rappels à la loi: depuis l'élection du maire David Lisnard (Les Républicains) il y a un an, Cannes ne laisse aucun répit aux touristes et aux habitants mal élevés. Ainsi, entre avril 2014 et mars 2015, 255 contraventions ont été enregistrées pour des jets de détritus, révèle Le Point, soit une hausse de... 2.218% par rapport à l'année précédente.

Rien n'est oublié par ces brigades, qui sillonnent la ville parfois habillés en civil pour mieux tromper les malotrus: crachats sur le trottoir, mégots jetés sur la voie publique, bruits de motos qui font sursauter les personnes âgées, et même... les chiens sans laisse, comme un couple allemand en a fait l'amère découverte mardi devant les caméras de BFMTV. "Mon chien est bien dressé, je ne comprends pas, c'est nul!", tente d'arguer la maîtresse. Aucune pitié de la part des deux agents en civil: ce sera 68 euros d'amende.

Ces patrouilles sont renforcées par la présence de 468 caméras de vidéosurveillance, soit environ une pour 456 habitants. Le réseau est surveillé 24 heures sur 24 par des agents prêts à alerter leurs collègues sur le terrain.

"180 euros, ça fait cher la clope"

"L'incivisme est un vrai fléau. C'est un mépris des autres et un abandon de soi. Une attitude qui porte atteinte à la collectivité et qui coûte cher. Cannes dépense plus de 1 million d'euros chaque année à cause des incivilités", se justifie le maire, David Lisnard, interrogé par Le Point. Selon lui, cette politique de tolérance zéro porte ses fruits: "Il y a trois ans, les excréments de chiens coûtaient 750.000 euros par an de nettoiement, nous sommes redescendus à 250.000 euros", explique-t-il au magazine.

Si des formations au civisme ont été mises en place dans les écoles depuis novembre dernier, des panneaux viennent rappeler un peu partout dans la ville les risques financiers encourus à chaque délit. "180 euros, ça fait cher la clope" ou encore "180 euros, ça fait cher l'envie pressante", peut-on ainsi lire.

Pour accompagner les habitants vers le "droit chemin", Le Point précise que plus de 400 poubelles équipées de cendriers ont été installées dans les rues de Cannes, et une étude est actuellement en cours pour repenser le fléchage d'accès aux WC publics.

A. G.