Calais: la préfecture fait évacuer 200 migrants d'un bois privé

Un migrant devant une tente dans un campement informel, près du port de Calais, le 18 février 2019 - Philippe Huguen / AFP
Les forces de l'ordre ont évacué un bois privé ce jeudi matin dans une zone industrielle de Calais, où vivaient environ 200 migrants auxquels a été proposée une "mise à l'abri" dans des centres d'accueil et d'hébergement, a annoncé la préfecture.
"Depuis plusieurs semaines", environ 200 migrants vivaient dans des tentes, dans des "conditions extrêmement précaires" dans le "bois Hedde", "occupé de manière illicite et permanente en l'absence de toute autorisation des propriétaires", a souligné la préfecture du Pas-de-Calais dans un communiqué.
L'expulsion s'est déroulée dans le calme
Les propriétaires avaient saisi le tribunal de grande instance de Boulogne-sur-Mer, qui a rendu une ordonnance d'expulsion le 10 octobre, affichée lundi sur place en anglais et français, selon la même source. Lors des maraudes, la préfecture a proposé une "mise à l'abri dans différents centres d'accueil et d'hébergement".
"132 personnes isolées ont été prises en charge" et "22 en situation irrégulière ont été interpellées en vue d'un placement en retenue administrative", a détaillé la préfecture, qui a "octroyé le concours de la force publique". "L'opération s'est déroulée dans le calme. Après le départ des bus, 3 migrants ont toutefois été interpellés pour outrage envers les forces de l'ordre", a-t-elle ajouté.
Un manque d'informations, selon les associations
"On ne leur dit pas où partent les bus avant qu'ils ne montent dans les bus", a déploré Hugo, de l'Auberge des migrants, pointant le manque de "consentement des migrants qui montent dans les bus, puisqu'ils sont escortés par les policiers, coincés dans un périmètre". "On se demande où vont aller ceux qui restent, il y a des barrières qui poussent partout", a-t-il regretté.
Selon l'association, qui intervient auprès des personnes exilées dans le nord de la France en leur apportant aide matérielle et alimentaire, accompagnement et défense des droits, les migrants qui vivaient là sont essentiellement soudanais et iraniens. L'Auberge des migrants intervient au quotidien dans les campements informels installés autour de Dunkerque et Calais, après que le grand camp surnommé la "Jungle" ait été démantelée fin 2016.