Bretagne: une femme de 28 ans jugée pour abus de faiblesse sur son époux de 82 ans

Le policier est jugé au tribunal correctionnel de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. - Bertrand Guay - AFP
Un mariage par amour? Une jeune femme de 28 ans a comparu mercredi devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, en Bretagne, pour abus de faiblesse sur son mari de 82 ans, qu'elle a épousé le 28 avril 2015, rapporte Ouest-France.
Placé sous tutelle après un AVC
C'est d'ailleurs ce jour-là que sont nés les premiers soupçons. Alors qu'ils s'étaient rendus au restaurant avec neuf autres personnes, après la cérémonie de mariage à la mairie, la jeune épouse et son mari octogénaire avaient été repérés par le propriétaire de l'établissement. Celui-ci avait remarqué que l'époux était seul à table, très blanc, et sans appétit.
Le restaurateur avait alors choisi d'alerter le procureur de la République. Ce dernier avait découvert que le vieil homme avait été placé sous tutelle après un AVC. Mais le juge des tutelles avait malgré tout donné son accord pour la conclusion du mariage, tout comme le ministère public, pourtant saisi par la mairie.
"J'ai appris à l'aimer, malgré la différence d'âge"
Mais le procureur, malgré ces autorisations, avait ouvert une enquête, et fait examiner l'octogénaire par un médecin légiste, qui avait jugé que l'époux était "dans l'incapacité de s'orienter dans le temps et dans l'espace", avant de conclure à son incapacité physique et psychique.
Face au tribunal, la jeune femme a nié avoir un statut d'aide de vie, affirmant qu'elle "n'a jamais été aide soignante". Elle a également assuré s'être mariée par amour, malgré les 54 ans de différence d'âge avec son époux. "Il m'a demandé d'arrêter mon boulot, je suis restée avec lui. J'ai appris à l'aimer, malgré la différence d'âge", a-t-elle expliqué devant le juge.
Mais pour l'avocat de la partie civile, la jeune femme ne pouvait ignorer l'état de faiblesse dans lequel se trouvait son futur mari, et le mariage n'aurait pas dû être prononcé. Le procureur a requis 10 mois de prison avec sursis, et le tribunal rendra son verdict le 28 juin.