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Police-Justice

Besançon: 12 ans ferme pour avoir tenté de tuer un contrôleur SNCF

C'est dans un train Corail comme celui-ci - ici le 15 août 2013 à Cosne-sur-Loire - que s'est produite l'agression.

C'est dans un train Corail comme celui-ci - ici le 15 août 2013 à Cosne-sur-Loire - que s'est produite l'agression. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Âgé de 29 ans, l'accusé a été condamné par la cour d'assises du Doubs. Il avait asséné onze coups de couteau à un contrôleur dans un train. Il affirme ne se souvenir de rien.

Y. M., 29 ans, a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle vendredi par la cour d'assises du Doubs pour avoir tenté de tuer un contrôleur SNCF de onze coups de couteau en 2011, entraînant une importante grève de cheminots.

La peine de réclusion criminelle a été prolongée de 10 ans de suivi socio-judiciaire par la cour, qui a suivi les réquisitions de l'avocate générale, au terme de trois journées d'audience à Besançon.

L'accusé, un homme psychologiquement fragile originaire de Mulhouse, dans le Haut-Rhin, comparaissait pour "tentative de meurtre au préjudice d'une personne chargée d'une mission de service public" à l'encontre de Bernard Mortellier, et de menaces de mort contre son collègue Thierry Hemet.

Il part le soigner, il se fait poignarder

Retour sur les faits. Le 6 octobre 2011, Y. M. refuse de présenter son titre de transport aux deux contrôleurs SNCF du train Corail Lyon-Strasbourg qui le lui demandent, entre Besançon et Clerval, avant de les menacer de mort et de se scarifier avec un couteau.

L'un des contrôleurs, Thierry Hemet, prépare alors un procès-verbal pendant que son collègue, Bernard Mortellier, 56 ans, va chercher la trousse de secours pour appliquer les premiers soins au blessé. Yassine Moumed le suit alors et lui porte onze coups de couteau, dont deux dans des parties vitales.

Touché au niveau du visage et du thorax, le contrôleur réussit néanmoins à repousser son agresseur dans un compartiment et à fermer la porte. Il sera transporté dans un état grave au CHRU de Besançon, échappant de justesse à la mort.

"La prison c'est l'école du crime, pas l'école de la thérapie"

L'avocat de Y. M., Me Jérôme Pichoff, a mis en avant les troubles psychologiques de son client, déjà condamné plusieurs fois pour des faits de violence sans arme, et hospitalisé à quatre reprises après s'être auto-mutilé. "Vous jugez quelqu'un qui ne se souvient pas de ce qui s'est passé. Vous jugez un malade, qui a vocation à être à l'hôpital et non pas en prison", a plaidé Me Pichoff pour qui "la prison c'est l'école du crime, pas l'école de la thérapie".

L'avocate générale a pour sa part souligné la dangerosité de l'accusé sur "le plan psychiatrique et social", faisant valoir qu'il s'agissait des "faits les plus graves commis au cours des dernières années au préjudice d'un contrôleur de la SNCF dans l'exercice de ses fonctions".

L'agression du contrôleur avait provoqué d'importantes perturbations sur tout le réseau SNCF pendant les deux jours qui avaient suivi les faits, de nombreux collègues de la victime ayant exercé leur droit de retrait. Me Dreyfus s'est souvenu des propos du président de la SNCF, Guillaume Pepy: "La SNCF est émue, et je suis ému, car quand un contrôleur de la SNCF est agressé, c'est toute la SNCF qui est agressée".

A. G. avec AFP