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Police-Justice

Assassinat de Sollacaro : le point sur l'enquête

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Qui pouvait en vouloir à Antoine Sollacaro, ancien avocat d'Yvan Colonna tué de neuf tirs de 11,43 mm mardi matin sur la route d'Ajaccio ? Le point sur les pistes suivies par les enquêteurs.

Le ténor du Barreau Antoine Sollacaro a été tué mardi matin par neuf balles de 11,43 mm, dont six à la tête, au thorax et au bras. Une autopsie doit être pratiquée mercredi matin pour en savoir plus sur les circonstances de la mort.

Déjà, les enquêteurs semblent moins s'orienter vers la piste du nationalisme que celle du grand banditisme. Signe qui ne trompe pas, l’enquête a immédiatement été confiée à la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille qui est spécialisée dans ce type de criminalité.

Un règlement de comptes selon le procureur d'Ajaccio

Pourtant, officiellement, aucune piste n'est privilégiée par les enquêteurs a déclaré à la presse le procureur de la République à Ajaccio, Xavier Bonhomme. "Le mode opératoire fait penser de façon évidente à un règlement de comptes. Mais toutes les pistes vont être exploitées", a-t-il continué.

Il a souligné, en présence du directeur régional de la police judiciaire, Eric Arella, "qu'en l'état actuel du dossier, il n'y avait pas trace de menace" envers Maître Sollacaro mais qu'il s'agissait bien d'"un assassinat, c'est-à-dire d'un meurtre prémédité", commis à 9h05. Le mobile de cet assassinat reste en revanche pour l'heure inconnu : "Les éléments en notre possession ne permettent pas de déterminer les raisons qui ont poussé des individus à commettre cet acte qui trouble de manière exceptionnelle l'ordre public", a jouté le procureur.

Enregistrements vidéo et témoins

Le procureur a indiqué que les enquêteurs exploitaient les enregistrements de deux caméras de surveillance installées dans la station-service où Maître Sollacaro a été assassiné. Plusieurs témoins ont également été interrogés et des perquisitions ont été effectuées au domicile et au cabinet de l'avocat.

Il a confirmé que l'avocat avait été tué à bord de sa voiture par le passager casqué d'une moto, qui est parvenu à remonter sur l'engin pour s'enfuir avec son complice qui pilotait le deux-roues. La moto n'a pas été retrouvée.


Pas de lien direct établi avec Allegrini-Simonetti ou Orsini

Xavier Bonhomme a ajouté que : "En l'état, aucun élément ne laisse supposer un lien direct" entre l'assassinat d'Antoine Sollacaro et celui d'un entrepreneur de travaux publics et ancien militant nationaliste, Jean-Dominique Allegrini-Simonetti, tué peu auparavant mardi matin en Haute-Corse.

Il a indiqué que la direction centrale de la police judiciaire avait mis "des moyens particulièrement importants" sur cette affaire et que plusieurs policiers du continent allaient se rendre à Ajaccio en renfort afin que l'enquête se déroule "dans des conditions optimales".

L’ex-conseil d’Yvan Colonna n’a, non plus, jamais caché son engagement nationaliste et sa proximité avec l’une des anciennes figures de la cause, Alain Orsoni. Son ami et client qui avait lui-même échappé à une tentative d’assassinat il y a quatre ans. L'avocat défendait un dossier sensible, celui de la Société méditerranéenne de sécurité, impliquée dans une affaire de fraude aux marchés publics en 2010. L’un de ses fondateurs, un proche du clan Orsini, avait été assassiné en pleine rue à Ajaccio.