Alcool au volant : un contrôle tous les... 5 ans

Plus d'un quart des conducteurs interrogés ont indiqué n'avoir jamais fait l'objet d'un contrôle préventif d'alcoolémie. - -
Boire ou conduire, il faut choisir. Mais si vous faîtes les deux, vous avez pourtant bien peu de risques d’être contrôlé. Selon une enquête de l'Automobile Club Association (avec l'Argus), les chances de devoir souffler dans le ballon sont minces : chaque automobiliste serait en effet contrôlé en moyenne une fois tous les 5 ans.
L'étude repose sur les résultats d'un questionnaire soumis à plus de 6 500 personnes. Plus d'un quart des conducteurs interrogés ont indiqué n'avoir jamais fait l'objet d'un contrôle préventif d'alcoolémie, si bien qu'un conducteur sur deux (54 %) estime « très peu probable » ou « peu probable », la possibilité d'être contrôlé pour alcoolémie.
« Le gouvernement ne s’intéresse pas à la baisse des accidents »
Résultat : un automobiliste sur deux (48,72 %) reconnaît avoir déjà conduit sous l'emprise de l'alcool, alors même que l'alcool est la première cause de mortalité sur les routes depuis 2006 et a tué 1 150 personnes sur les routes en 2011. La même année, 11,16 millions de contrôles d'alcoolémie ont été effectués, seuls 3,5 % étaient positifs. Faut-il en faire plus ? « Il faut effectivement plus de contrôle », pense Patrick Leduc, président de l'association Automobilistes en colère. « On dit qu’on a une chance tous les cinq ans, mais ce n’est même pas vrai, car les flics font des contrôles en général entre 14h et 18h, c’est-à-dire là où il n’y a pas d’alcooliques sur les routes ». Malheureusement, Patrick Leduc n’est pas persuadé que les choses vont évoluer. « La seule politique qu’ils ont, c’est essentiellement de lutter contre la vitesse, car mettre un radar marche jour et nuit et rapporte beaucoup d’argent. Le gouvernement ne s’intéresse pas à la baisse des accidents mais essentiellement à remplir les caisses ».
« Ce n’est pas un problème de fréquence mais de qualité »
Pourtant, « ce n’est pas la multiplication des contrôles qui fera que nous saurons davantage lutter contre ces gens qui ont décidé de prendre le volant quoi qu’il arrive », estime Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière. « Et ce n’est pas en faisant ces contrôles le matin que nous aurons des résultats. Il faut cibler ces contrôles en choisissant le jour de la semaine, l’heure, les populations que l’on va contrôler. Ce n’est pas un problème de fréquence mais de qualité de ces contrôles ».