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Police-Justice

Air Cocaïne: les deux pilotes placés en détention provisoire

Pascal Fauret (à gauche) et Bruno Odos, le 12 mai 2014 à Saint-Domingue.

Pascal Fauret (à gauche) et Bruno Odos, le 12 mai 2014 à Saint-Domingue. - Erika Santelices - AFP

Pascal Fauret et Bruno Odos, les pilotes exfiltrés de République dominicaine il y a neuf jours, ont été interpellés lundi matin dans le cadre d'un mandat d'amener émis par la juge marseillaise qui enquête sur l'affaire depuis 2013. Entendus par un juge des libertés et de la détention, ils ont été écroués.

Pascal Fauret et Bruno Odos, les deux pilotes exfiltrés il y a neuf jours de République dominicaine où ils avaient été condamnés pour trafic de drogue dans l'affaire dite "Air cocaïne", ont été placés en détention provisoire lundi après avoir été entendus par un juge des libertés et de la détention (JLD), respectivement à Lyon et à Grenoble, selon une source judiciaire.

Les gendarmes s'étaient présentés tôt lundi aux domiciles de Pascal Fauret, 55 ans, dans la banlieue de Lyon, et de Bruno Odos, 56 ans, en Isère, munis du mandat d'amener de la juge Christine Saunier-Ruellan, qui enquête, depuis février 2013 sur le volet français de ce vaste trafic de drogue transatlantique.

Ils sont arrivés chez Pascal Fauret à 7 heures, a confirmé à l'AFP son avocat, Jean Reinhart, "surpris" par la procédure choisie par la juge.

"Spectacle"

"Le mandat d'amener était inutile, c'est pour faire du spectacle", a-t-il jugé, rappelant que son client, et l'autre pilote, Bruno Odos, avaient "dit à la juge et ensuite publiquement qu'ils étaient disposés à se rendre à une convocation" de la justice.

"On était à la disposition de la juge d'instruction. Nous l'avions prévenue dès qu'ils ont mis un pied en France. Franchement je ne pensais pas qu'on allait avoir la police à la maison", a déclaré l'épouse d'un des deux pilotes, Sabine Fauret, "scandalisée".

"Je suis révolté, je suis atterré", a réagi Me Eric Dupond-Moretti, avocat de Bruno Odos. "On avait demandé qu'on nous convoque, mais il a fallu que les mauvaises habitudes l'emportent."

Les deux hommes, qui nient les faits qui leur sont reprochés, ont été condamnés en première instance en août dernier à 20 ans de prison à Saint-Domingue. Laissés libres en attendant leur procès en appel, ils ont réussi à fuir la République dominicaine dans des conditions rocambolesques, avec l'aide d'anciens militaires. A leur arrivée en France, les deux hommes avaient dit se mettre à la disposition de la juge d'instruction marseillaise.

Après leur évasion, il y a neuf jours, un mandat d'arrêt international a été lancé contre eux par la République de Saint-Domingue. Les autorités françaises ont toutefois écarté l'hypothèse d'une extradition.

la rédaction avec AFP