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Police-Justice

Aide aux migrants: Cédric Herrou relaxé par la cour d'appel de Lyon

Cédric Herrou le 18 mai 2018

Cédric Herrou le 18 mai 2018 - Loïc Venance-AFP

Après sa condamnation à quatre mois de prison en 2017, l'agriculteur militant avait saisi le Conseil constitutionnel qui avait consacré le "principe de fraternité".

Cédric Herrou, symbole de l'aide aux migrants, a été "renvoyé de toutes les poursuites" à son encontre, mercredi, par la cour d'appel de Lyon qui le rejugeait après la consécration du "principe de fraternité" par le Conseil constitutionnel.

L'agriculteur militant de la vallée de la Roya, à la frontière franco-italienne, a également été dispensé de peine pour les faits d'"installation en réunion sur un terrain appartenant à autrui sans autorisation", en l'espèce une colonie désaffectée de la SNCF, qui n'avaient pas été contestés.

200 migrants

Cédric Herrou avait saisi le Conseil constitutionnel après avoir été condamné en août 2017 à quatre mois de prison avec sursis par la cour d'appel d'Aix-en-Provence pour avoir convoyé quelque 200 migrants, principalement érythréens et soudanais, de la frontière italienne jusque chez lui, puis d'avoir organisé un camp d'accueil.

Le 6 juillet 2018, les Sages estimaient qu'"une aide désintéressée aux migrants, qu'elle soit individuelle ou 'militante' et organisée, ne doit pas être poursuivie". En découlait "la liberté d'aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national".

Un "acharnement"

La Cour de cassation a retenu ce "principe de fraternité" et annulé en décembre 2018 la condamnation de Cédric Verrou, renvoyant l'affaire devant la cour d'appel de Lyon, qui l'a relaxé mercredi.

"C'est le triomphe de la raison et du droit", s'est félicitée Me Sabrina Goldman, l'une des conseils du prévenu. "Pourquoi s'acharner sur quelqu'un qui n'a fait qu'aider ? Comment considérer ce qu'il a fait autrement qu'une action humanitaire ?".

Le 11 mars à l'audience, le parquet général avait requis 8 à 10 mois de prison avec sursis à l'encontre de l'agriculteur. "Un acharnement consternant" aux yeux de la défense, qui accueille la décision de la cour comme "un vrai soulagement".

B.R. avec AFP