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Police-Justice

Le militant pro-migrants Cédric Herrou de nouveau interpellé dans les Alpes-Maritimes

Cédric Herrou à la sortie du tribunal de Nice le 10 février 2017

Cédric Herrou à la sortie du tribunal de Nice le 10 février 2017 - VALERY HACHE / AFP

L'agriculteur de 40 ans a été arrêté sur l'autoroute A8 en compagnie de deux hommes avec qui il regagnait la France depuis l'Italie.

Relaxé début octobre par la cour d'appel d'Aix-en-Provence pour injure publique à l'encontre du préfet des Alpes-Maritimes, l'agriculteur de la Roya et militant pro-migrants Cédric Herrou a de nouveau été interpellé ce samedi matin en compagnie de deux autres hommes, rapporte Le Figaro. Son arrestation s'est déroulée vers 9h30 sur l'A8 au péage de la Turbie.

"Il se rendait, comme fréquemment, au marché de Saint-André-de-la Roche près de Nice pour vendre ses oeufs et ses légumes quand les CRS l'ont contrôlé ainsi que ses deux passagers", raconte Me Zia Oloumi, son avocat. 

"Cédric a alors filmé ses compagnons en train de se faire contrôler par les policiers lorsque ces derniers lui ont intimé l'ordre d'arrêter. Cédric a indiqué qu'il était en droit de filmer et là, ils l'ont plaqué contre sa voiture et placé en garde à vue", ajoute l'avocat qui précise que les policiers ont évoqué un motif d'"aide à l'entrée d'étrangers en situation irrégulière".

Les deux compagnons d'Emmaüs, des étrangers en situation régulière, précise Me Oloumi, ont été libérés, tandis que Cédric Herrou, amené au commissariat Auvare à Nice, n'avait pas encore été auditionné en milieu d'après-midi.

Une 11e garde à vue

Après une première arrestation en août 2016, l'éleveur de 40 ans avait été condamné l'année suivante à quatre mois de prison avec sursis pour avoir aidé quelque deux cents migrants à traverser la frontière franco-italienne. A la suite de la reconnaissance du principe de fraternité par le Conseil constitutionnel à l'été 2018, Cédric Herrou avait vu sa condamnation pour aide à l'immigration clandestine annulée par la Cour de cassation. Il doit être rejugé par la cour d'appel de Lyon à une date qui n'a pas encore fixée.

Dans un tweet, le député La France insoumise Jean-Luc Mélenchon s'est indigné de cet "acte de vengeance d'une police qui ne supporte pas la décision de justice qui l'a relaxé".

Mélanie Rostagnat avec AFP