Agression sexuelle: une victime déclarée du nonce apostolique demande la levée de son immunité diplomatique

Luigi Ventura à Lourdes en novembre 2012. - REMY GABALDA / AFP
Mathieu de la Souchère, l'une des victimes présumées d'agressions sexuelles par l'ambassadeur du Vatican en France, a pris la parole pour la première fois ce lundi soir sur RTL. Le cadre de la mairie de Paris a demandé à ce que "l'immunité diplomatique de Luigi Ventura", représentant du Pape en France, "soit levée".
"Maintenant, le Vatican doit lever cette immunité diplomatique. C'est que je souhaite et ce que je demande" a déclaré Mathieu de la Souchère sur RTL. "C'est une agression sexuelle. C'est pénalement une agression sexuelle, c'est définit dans le code pénal".
Le jeune cadre de la Mairie de Paris accuse le prélat de lui avoir "caressé les fesses" à plusieurs reprises lors de la cérémonie des voeux d'Anne Hidalgo aux autorités civiles et religieuses, le 17 janvier 2019. L'agent a immédiatement saisi sa hiérarchie, comme la mairie de Paris nous l'a confirmé.
"Je souhaite que chacun prenne ses responsabilités"
"Je n'ai absolument rien contre l'Église, (...) pour moi le fait que ce soit un homme d'Église est un non-sujet, mais je souhaite que chacun prenne ses responsabilités" poursuit Mathieu de la Souchère sur RTL. "J'ai pris les miennes en allant porter plainte. La Maire de Paris a fait de même en me soutenant".
La victime présumée confie avoir "hésité (à parler) au début, ou plus exactement on m’a fait hésiter, en m’expliquant que c’était dangereux de s’exposer, dangereux de prendre la parole pour parler de ça".
"C’était essentiel de parler, pour moi et pour les autres" témoigne-t-il. "C’est plus qu’important c’est essentiel, moi j’ai l’opportunité de le faire, ce n’est pas le cas de toutes les victimes… ".
Depuis ces accusations, le Nonce apostolique du Vatican et archevêque italien âgé de 74 ans, est accusé d'autres attouchements sexuels. Une seconde plainte a été déposée par un ancien employé de la Ville, âgé de 39 ans, "a fait l'objet des mêmes agissements" que ceux dénoncés par la première victime, durant la même cérémonie à l'Hôtel de Ville de Paris.