Agressée par son ex-compagnon à Blois: le voisin qui a prévenu les secours témoigne

Les premières effusions de voix font penser à une simple "querelle entre voisins, une dispute de concubinage". Des portes claquent, Thierry entend "encore crier". Il commence alors à mesurer la gravité de la situation ce soir du 13 décembre. Quand il sort de son appartement de Blois (Loir-et-Cher), il découvre sa voisine de 24 ans étendue au sol dans le hall de l'immeuble, après avoir été agressée par son ex-compagnon.
"Elle saignait du nez, de la bouche, il y avait une mare de sang par terre. Elle était inconsciente, elle ne répondait pas, elle ne bougeait plus", retrace-t-il au micro de BFMTV.
État neurologique "sombre"
Thierry appelle alors les secours et sa voisine est transportée à l'hôpital dans un état critique. Elle souffre de "lésions hémorragiques cérébrales majeures", son pronostic vital est toujours engagé, une semaine après les faits, et son état neurologique est qualifié de "sombre", indique le parquet de Blois dans un communiqué.
Son ancien compagnon, un homme de 27 ans et déjà "connu de la justice (...) pour des faits de violences", est interpellé deux jours plus tard à Plaisir, dans les Yvelines. Auditionné, il reconnaît s'être disputé avec la jeune femme au sujet de leur rupture survenue au début du mois de décembre.
Il explique lui avoir donné plusieurs coups de pied "d’écrasement" dans la tête mais "conteste avoir eu l'intention de la tuer". Une enquête est en cours pour "tentative de meurtre", précise le parquet.
La victime avait essayé de porter plainte
En parallèle de cette procédure judiciaire, une enquête administrative a également été déclenchée avec la saisie de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) car, quelques heures avant le drame, la victime s'est présentée au commissariat de Blois afin de porter plainte contre son ancien compagnon. Le policier l'ayant reçue l'a toutefois invitée à repasser le lendemain avec un dossier plus complet contre le mis en cause.
Les investigations menées par la police des polices doivent déterminer si des dysfonctionnements peuvent être caractérisés dans la prise en charge de cette jeune femme par le commissariat de Blois. À ce titre, l'agent qui l'a reçue est entendu depuis lundi par des enquêteurs de l'IGPN, a appris BFMTV ce mardi.
3919: le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violences
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