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Police-Justice

Affrontements entre police et communauté asiatique à Paris

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Lundi soir, un rassemblement, devant le commissariat du 19e arrondissement de Paris, en hommage à un homme mort dimanche lors d'une intervention de la police à son domicile a généré des échauffourées avec la police.

Ce lundi soir, environ 150 membres de la communauté asiatique s'étaient rassemblés devant le commissariat du 19e arrondissement de Paris en hommage à la mémoire d'un des leurs, mort lors d'une intervention de la brigade anti-criminalité (BAC) à son domicile la veille. Selon Le Parisien, cette réunion, d'abord pacifique, a dégénéré lorsque des individus ont cassé la vitre d'une voiture de police avant d'y mettre le feu. Un journaliste présent sur place évoque des tirs de flashballs des forces de l'ordre et un déploiement important de CRS. 

La situation s'est calmée peu avant minuit. Trois policiers de la compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI 75) ont été «blessés légèrement par des jets de projectiles» selon la police, tandis que trois manifestants ont été interpellés. "C'est une affaire communautaire", estime Michel sur RMC, qui était au rassemblement: "On s'est laissé faire, personne ne nous écoute. C'est une communauté qui a une image silencieuse, qui provoque des abus. On a l'impression, pardon pour l'expression, que quand on ne 'fout pas la merde', on n'obtient rien."

Ces tensions surgissent sur fond de désaccord au sujet des circonstances de la mort d'un homme dimanche soir. Lors de cette soirée, des hommes de la brigade anti-criminalité sont intervenus dans un appartement de la résidence Villa Curial, située rue d'Aubervilliers dans le 19e arrondissement de Paris, pour un différend familial.

Des versions divergentes

Selon les agents, un homme a attaqué l'un d'entre eux avec une paire de ciseaux avant d'être abattu par un des collègues du policier agressé. «Les premiers faits laissent à penser qu’il s’agit bien de légitime défense, indique une source policière. Si le policier attaqué n’a pas été blessé, il le doit au port de son gilet pare-balles.»

Mais la famille du défunt et agresseur présumé assure que l'individu, père de cinq enfants, n'avait en main ces ciseaux que parce qu'il était en train de découper du poisson et n'avait pas l'intention de s'en servir contre les policiers. La famille a témoigné de sa volonté de porter plainte. Son avocat estime que «tout s'oriente vers une bavure policière».

Le 2e district de police judiciaire enquête sur une tentative d'homicide sur un fonctionnaire de police et l'Inspection générale de la police nationale est, elle, chargée de faire la lumière sur l'utilisation de l'arme à feu. 

Une "affaire communautaire"

On s'est laissé faire, personne ne nous écoute. C'est une communauté qui a une image silencieuse, qui provoque des abus. On a l'impression, pardon pour l'expression, que quand on ne 'fout pas la merde', 

R.V.