BFMTV
Police-Justice

Affaire Tron : les dessous de la plainte d'Eva

-

- - -

EXCLUSIF - Quelles sont les réelles motivations d'Eva, l'une des plaignantes accusant Georges Tron de harcèlement sexuel ? L'ancien secrétaire d'Etat pourrait-il avoir été victime d'une manipulation ? Enquête et révélations RMC.

Le maire de Draveil (Essonne), qui a démissionné dimanche dernier du gouvernement, est accusé par deux anciennes employées municipales de harcèlement sexuel. Mais la justice a ouvert une enquête préliminaire pour des faits bien plus graves: agression sexuelle et viol.

Claire Andrieux a enquêté pour RMC sur la plainte de l'une des deux accusatrices, Eva. Ecoutez ci-dessous son reportage exclusif.

L'entourage d'Eva se questionne quant aux motivations de sa plainte

Dans un quartier populaire de Paris où Eva habitait jusqu'en début d'année, ceux qui la fréquentaient ne croient pas à l'agression sexuelle qu'elle dit avoir subie. Certains se souviennent de ses premières démarches pour porter plainte en 2009, avec la volonté de « profiter financièrement de la situation ». Plusieurs proches de l'époque savaient qu'elle entretenait une relation extraprofessionnelle avec Georges Tron.
Clara, une ancienne amie, témoigne anonymement: « Elle a toujours dit de Georges Tron qu’il était drôle parce qu’il était fétichiste, qu’il adorait lui caresser les pieds. En tous cas elle ne s’en est jamais plainte. Elle n’a jamais dit "ça me gêne, je me suis sentie violée, et humiliée". Pas du tout, bien au contraire, c’est quelqu’un qui aime le sexe, qui aime la vie, ça l’a plus amusée qu’autre chose je pense ».

Eva a passé plus de 2 ans dans le quartier, chez son petit ami de l'époque. Progressivement, ils se sont mis dans une situation financière difficile. Clara poursuit: « Entre elle et son concubin, à mon avis on dépassait les 50 000 euros à eux deux. Elle avait beaucoup de dettes ça c’est sur. C’est une femme qui aime beaucoup vivre - elle allait faire la fête -, les fringues, le champagne, gros penchant pour l’alcool… ».

Psychologiquement, ça a été la descente aux enfers pour Eva qui a fini par faire une tentative de suicide et qui a même été hospitalisée. Elle a accepté de répondre à ces accusations pour RMC: « La plainte que j’émets a pour seul but de faire au moins une fois régner la justice concernant l’impunité de certains hommes. Je suis désolée, mais quand on essaie d’attenter à ses jours parce qu’on est tellement dégradée dans une situation, ce n’est pas l’argent qui vous motive au départ ».
Eva n'a jamais dit non aux avances de Georges Tron, ce qui est acté dans son dépôt de plainte. Mais elle assure que ce qu'elle a vécu a eu l'effet d'une bombe à retardement.

Georges Tron accuse le FN d'être derrière l'affaire. Qu'en est-il ?

A Draveil, une association de riverains est farouchement opposée à un projet immobilier porté par Georges Tron. Dans cette association, l'époux d'une sœur de Marine Le Pen et le frère de celui-ci, qui aujourd'hui ne sont pas encartés au FN. Tous deux sont amis avec Eva; et son avocat, Me Collard, est aussi très proche de Marine le Pen. Le président de l'association pour sa part affirme n’avoir vu Eva que « deux ou trois fois » et « ne pas connaître la couleur de ses yeux ». Pourtant son entourage l’a soupçonnée d’avoir des liens plus intimes avec lui.
Selon nos informations, Eva a confié à ses proches avoir été encouragée et conseillée par cette équipe pour porter plainte contre Georges Tron. Un moyen pour eux de le piéger politiquement. Et pour elle, d'obtenir des dommages et intérêts. Une théorie qu'elle réfute totalement.
Abus de pouvoir, agression sexuelle et viol de la part d'un maire et ancien secrétaire d'Etat ou manipulation chevronnée d'une de ses anciennes employées soutenue par des proches de la famille Le Pen ? Eva a cité d'autres femmes dont l'homme politique aurait profité et qui pour la plupart n'auraient pas osé dire non. Pour le moment Georges Tron n’a pas été convoqué par les enquêteurs, qui continuent à entendre des témoins pour tenter de dénouer le vrai du faux.

La Rédaction et Claire Andrieux