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Affaire "Doualemn": la justice suspend l'expulsion de l'influenceur vers l'Algérie et critique la décision de Retailleau

L'influenceur Algérien, Boualem N., surnommé "Doualemn".

L'influenceur Algérien, Boualem N., surnommé "Doualemn". - BFMTV

Le tribunal administratif de Paris juge que le ministre de l'Intérieur a "appliqué à tort la procédure d’expulsion en urgence absolue" dans l'affaire de l'influenceur algérien "Doualemn".

Un revers pour Bruno Retailleau, mais une décision qui ne tranche pas sur le sort de l'influenceur algérien. Le tribunal administratif de Paris, saisi en référé par l'influenceur algérien "Doualemn", valide le retrait de son titre de séjour mais suspend la mesure d'expulsion d'urgence absolue prise par le ministre de l'Intérieur.

"Saisi par l’influenceur algérien, le juge des référés du tribunal administratif de Paris estime que le retrait de son titre de séjour est justifié car les faits qui lui sont reprochés représentent une menace grave à l’ordre public", écrit dans un premier temps le tribunal administratif. La justice note toutefois que le ministre de l'Intérieur a "appliqué à tort la procédure d’expulsion en urgence absolue".

Un "camouflet" pour Retailleau selon les avocats de l'influenceur

Le tribunal administratif retient en effet que les seuls faits établis par le ministre de l’Intérieur ne suffisaient pas pour mettre en œuvre la procédure d’expulsion en urgence absolue qui prive l'influenceur de "garanties essentielles telles que l’audition par une commission composée de magistrats".

L'entourage du ministre de l'Intérieur se dit "surpris" par cette décision, "surpris que le juge reconnaisse le trouble grave à l'ordre public mais ne valide pas le caractère d'urgence. Un arrêté ministériel d'expulsion, en procédure ordinaire cette fois, sera pris "dès ce soir ou demain" contre Doualemn, selon cette même source.

À son arrivée en Algérie après son expulsion express le 9 janvier, "Doualemn" avait été renvoyé en France par les autorités le soir-même, ce qui avait provoqué une crise diplomatique.

"Cette décision est un camouflet pour le ministre de l'Intérieur qui a entendu s'affranchir des contraintes minimales de procédure, au service de ses offensives brutales contre les étrangers et de son agenda politique", ont réagi les avocats de l'influenceur dans un communiqué.

L'influenceur reste pour l'instant en centre de rétention administratif, mais ses avocats ont déjà annoncé qu'ils allaient déposer une demande de mise en liberté pour le faire sortir "dans les plus brefs délais".

Maxime Brandstaetter avec Hugues Garnier