Affaire Alexia: accusé par Jonathann Daval du meurtre, son beau-frère parle de "dénonciation calomnieuse"
Fin juin, Jonathann Daval, qui avait avoué en janvier dernier avoir tué son épouse Alexia au mois d'octobre précédent, tout en assurant qu'il s'agissait d'un accident et qu'il n'avait pas brûlé le corps, est revenu sur ses aveux. Face au juge d'instruction le 27 juin, il déclarait désormais que son épouse avait été étranglée par son beau-frère Grégory Gay, au domicile de ses parents.
Grégory Gay et son épouse Stéphanie, sœur d'Alexia, ont accordé un entretien à BFMTV depuis Gray, la commune de Haute-Saône au centre de ce fait-divers.
Cette interview sera diffusée en intégralité ce jeudi à 19h et des extraits en seront diffusés tout au long de la journée.
"Je suis là pour dénoncer ces fuites odieuses"
Lors de cet échange, Stéphanie Gay expose tout d'abord l'état d'esprit qui a été le leur en apprenant la semaine dernière de la bouche du juge d'instruction quelle était à présent la version défendue par Jonathann Daval:
"C’est l’ahurissement, c’est la consternation, on n’est pas préparé pour ça. On n’a jamais envisagé ça. L’ahurissement dure pendant toute notre audition. Il y a seulement quelques heures où on commence à réaliser ce qu’il se passe, la portée de ce qu’il a dit."
Grégory Gay intervient pour expliquer le sens de cette prise de parole médiatique.
"Cette histoire n’aurait jamais dû sortir dans aucun média. Je suis là pour dénoncer ces fuites odieuses. Ça dépasse les petites fuites qu’on avait déjà pu connaître, c’est extrêmement grave car c’est de la dénonciation calomnieuse à notre encontre et à moi en particulier parce qu’il m’a quand même donné un sacré rôle dans cette histoire", dit-il.
Il affirme que plusieurs personnes ont selon lui concouru pour que ce revirement soit connu:
- "Jonathann n’aurait jamais pu faire sortir ça seul de sa petite prison. Les fuites, c’est plusieurs personnes." Il poursuit:
"Notre entretien avec le juge il était normal qu’il ait lieu. Il avait des questions à nous poser, c’était normal qu’on y réponde. C’était désagréable mais c’était normal qu’on y réponde, c’était la procédure. Les personnes qui s’amusent à orchestrer ces fuites, je ne sais pas à quoi elles jouent mais je suis là pour les combattre."
"Ce que j'ai dit aux enquêteurs a pu lui faire peur"
Quant à savoir pourquoi Jonathann Daval a avancé de tels propos, qu'il réfute, Grégory Gay a son idée. Il en a même deux. Il livre sa première hypothèse:
"Il a l’air d’être assez narcissique. Ma première hypothèse, c’était qu’il puisse m’en vouloir d’être aujourd’hui le seul gendre de la famille Fouillot. Ça peut lui être très désagréable." Il donne ensuite la seconde:
"La deuxième hypothèse que j’ai eue, depuis que j’ai compris qu’il a pu avoir accès à mes PV d’auditions auprès des enquêteurs, il a donc pu en voir le contenu, moi je sais très bien ce que j’ai dit, peut-être qu’il y a vu quelque chose qui lui a fait peur. Peut-être que j’étais sur la bonne voie dans mes hypothèses, et c’est pour ça qu’il a voulu me charger."
"Il y a un complice quelque part"
Grégory Gay est persuadé que son beau-frère a bénéficié d'une complicité.
"Tout ce que je sais c’est que Jonathann était capable de nous mentir de manière précise, efficace. Dans tous ses aveux, il y a une constante : il ne nous dit pas qu’il a brûlé le corps. Ce qui laisse entendre qu’il y a forcément quelqu’un qui l’a fait, ce qui laisse sous-entendre qu’il y a un complice quelque part", développe-t-il.
Son épouse, Stéphanie Gay, abonde également en ce sens:
"Il y a l’incendie qu’il a toujours nié, on en vient à se demander si ce n’était pas prévu. Dans notre questionnement, c’est est-ce que le scénario était construit depuis plus longtemps ?"