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Police-Justice

Accident de Pierre Palmade: les victimes ne sont pas "mûres pour accueillir" la demande de pardon du comédien

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Le comédien a été condamné ce mercredi 20 novembre à cinq ans de prison dont deux ans ferme pour le grave accident de la route qu'il a causé sous l'emprise de stupéfiants. Au cours de l'audience, il a présenté ses excuses aux victimes.

Plus d'un an après l'accident, la plaie est encore béante. Ce mercredi 20 novembre, Pierre Palmade avait rendez-vous avec la justice après l'accident de la route qu'il a causé en octobre 2023 sur une route de Seine-et-Marne en conduisant sous l'empire de stupéfiants.

À la barre du tribunal, l'humoriste a demandé pardon aux victimes. "Je voudrais vous demander pardon au plus profond de moi, sincièrement", a soufflé Pierre Palmade. Un "beau moment d’audience", note Me Mourad Battikh, l'avocat des parties civiles, sur le plateau de BFMTV ce jeudi 21 novembre.

"Il a pris son courage à deux mains"

"Cette demande de pardon a eu le mérite d’exister. Je pense que Monsieur Palmade a pris son courage à deux mains pour présenter ses excuses, et en cela on le remercie", poursuit l’avocat des parties civiles.

"Maintenant, mes clients ne sont encore tout à fait mûrs pour les accueillir", poursuit Me Mourad Battikh.

Pierre Palmade a écouté au fil de l'audience les vies brisées des victimes de l'accident qu'il a causé. À commencer par Yuksel Yakut. Ce père de famille a raconté longuement sa vie d'avant. Une vie faite de travail, d'amis et de parties de football. Un plaisir qui lui est désormais impossible.

"Il a perdu son incrédulité"

"Aujourd'hui, je ne peux plus. Je ne peux plus passer de temps avec mes enfants dehors", a expliqué Yuksel Yakut, hospitalisé pendant plus d’un an après l’accident.

Ce père de famille a partagé des nouvelles de son fils, six ans, lui aussi présent dans la voiture au moment de l’accident. Il conserve des séquelles de cette collision. Il peut marcher, oui, mais il éprouve des difficultés d’élocution.

"Il a perdu son incrédulité, sa capacité à jouer sans réfléchir”, rapporte Me Mourad Battikh, avocat des parties civiles ce jeudi 21 novembre sur BFMTV.

Le petit garçon conserve des traces indélébiles de cette soirée de février 2023: cicatrice sur le menton, mais aussi sur le crâne.

"Quand vous avez six, sept ou huit ans, vous avez des stigmates sur le visage, vous êtes la risée des copains et des copines, et c’est difficile de se construire avec ça", expose Me Mourad Battikh.

Mila a perdu l’enfant qu’elle portait après l’accident. Dans la foulée de la collision, le foetus a été extrait en urgence par césarienne de son ventre, mais déclaré mort après 32 minutes de réanimation, sans avoir donné de signe de vie extra-utérine. Mila était enceinte de six mois. Au tribunal, elle a raconté la vie sans Solin, le prénom choisi par le couple post-mortem.

"Il ne voulait pas le croiser"

"Quand elle est née, j’étais dans un déni total. Pour moi, je venais d'accoucher. Solin, je l'avais portée dans les bras (...) Je pensais qu'on allait en prendre soin. Elle était morte", a expliqué Mila en larmes à la barre.

La jeune femme est retombée enceinte depuis l'accident. Elle a accouché il y a deux mois d'une petite Lawmin. "Je n'ai pas pu m'attacher à mon enfant pendant la grossesse", a raconté la mère de famille.

Elle est parvenue à affronter l’humoriste, ce mercredi 20 novembre. Pour son mari, cette rencontre était encore impossible. "Il était dans une salle annexe, il ne voulait pas le croiser car il a encore beaucoup de colère, beaucoup d'incompréhension", explique Me Mourad Battikh. "Il n'a pas encore digéré ce qu'il s'est passé ce soir-là, donc, il ne voulait pas être présent."

Charlotte Lesage