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Police-Justice

Accident de car mortel dans les Pyrénées: l'organisateur du voyage mis en cause en Espagne

L'autocar espagnol accidenté après avoir heurté une falaise à Porté-Puymorens, dans les Pyrénées-Orientales, le 1er décembre 2024

L'autocar espagnol accidenté après avoir heurté une falaise à Porté-Puymorens, dans les Pyrénées-Orientales, le 1er décembre 2024 - Jean-Christophe MILHET © 2019 AFP

La presse espagnole met en cause l'organisateur de l'excursion entre Barcelone et Andorre qui a viré au drame ce dimanche 1er décembre dans les Pyrénées-Orientales. L'autocar, qui a percuté une falaise, ne présenterait pas un contrôle technique à jour.

Trois jours après le drame, l'enquête se poursuit sur les circonstances de l'accident mortel impliquant un autocar espagnol à Porté-Puymorens, dans les Pyrénées-Orientales, qui a tué deux passagers et blessé grièvement dix autres.

Ce mercredi 4 décembre, le procureur de la République de Marseille indique s'être saisi du dossier après le dessaisissement du parquet de Perpignan. Une enquête pour "homicides involontaires par violation délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité" a été ouverte, annonce dans un communiqué le magistrat, Nicolas Bessone.

Le contrôle technique pas à jour

En Espagne, la presse s'intéresse de son côté à la société organisatrice du voyage, Chavi Tours, et à celle qui est propriétaire de l'autocar accidenté, Hispa Travi.

Selon les informations du journal catalan Ara, qui cite des sources gouvernementales, le véhicule n'avait pas subi de contrôle technique depuis octobre 2023 alors que son propriétaire est tenu de réaliser cette inspection tous les six mois. L'information, si elle était confirmée par les autorités et les enquêteurs, pourrait renforcer la thèse d'un problème technique.

Une des passagères dit en effet avoir vu le chauffeur tenter de freiner et passer les vitesses, en vain. Des témoignages mentionnés par le sous-préfet des Pyrénées-Orientales Didier Carponcin font également état de "zigzags" sur la chaussée avant le choc contre une falaise.

Le chauffeur de l'autocar, dont le témoignage sera crucial, n'a pas encore été entendu en raison de son état de santé. "Le conducteur souffre d'un enfoncement très grave de la cage thoracique, il fait partie des blessés en urgence absolue", a indiqué lundi à l'AFP Ludovic Julia, directeur de cabinet de la préfecture des Pyrénées-Orientales.

Un enfant de quatre ans en urgence absolue

Le bilan provisoire des autorités, inchangé depuis le dernier bulletin communiqué tard dimanche soir, fait état de deux morts et dix personnes blessées en urgence absolue, dont un enfant de 4 ans, et 35 blessés légers.

"Plusieurs blessés sont encore hospitalisés, en France et en Espagne, dont le chauffeur, de nationalité espagnole", indique le parquet de Marseille dans un communiqué.

La plupart des blessés ont été pris en charge à l'hôpital transfrontalier de Puigcerda, à une vingtaine de kilomètres du lieu de l'accident. Une douzaine ont été transférés vers les centres hospitaliers de Toulouse, Perpignan ou Foix.

Parmi les 48 occupants de l'autocar, "la très grande majorité sont des Colombiens résidant en Espagne, il y avait aussi un Espagnol, un Marocain et un Équatorien", a précisé à l'AFP Ludovic Julia.

Le groupe était parti dimanche matin de Barcelone pour une excursion au Pas de la Case, bourg d'Andorre réputé pour ses magasins de produits détaxés, et se trouvait sur le chemin du retour quand l'accident est survenu dans l'après. Pour une raison encore inconnue, le véhicule a quitté sa voie de circulation et heurté violemment une falaise.

François Blanchard