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Police-Justice

Accident dans l'Aude: le point sur l'enquête

L'accident de car est survenu dans la nuit de samedi à dimanche sur l'autoroute A9 à hauteur de Fitou dans l'Aude

L'accident de car est survenu dans la nuit de samedi à dimanche sur l'autoroute A9 à hauteur de Fitou dans l'Aude - -

Alors que deux personnes ont perdu la vie dimanche matin dans un accident de car entre Narbonne et Perpignan, un passager a avoué avoir fait dévier de sa trajectoire le véhicule.

Un accident d'autocar transportant 44 personnes a fait deux morts et une trentaine de blessés, dont deux graves, dans la nuit de samedi à dimanche sur l'autoroute A9, à hauteur de Fitou dans l'Aude. Un passager ukrainien a admis être à l'origine du drame.

> Que s'est-il passé?

Les faits se sont produits vers 1h30 du matin dimanche. Un car de tourisme de la compagnie Eurolines, transportant essentiellement des Français et des Espagnols, effectuait la liaison entre Marseille et Murcie, au sud de l'Espagne, quand le véhicule s'est déporté à hauteur de Fitou, a heurté la glissière de droite, puis a dévalé le bas-côté pour s'immobiliser plusieurs mètres en contrebas.

L'accident a entraîné la mort d'une Espagnole de 55 ans et d'un Français de 54 ans. Une trentaine de personnes ont été blessées. 130 sapeurs pompiers, de nombreux gendarmes, quatre hélicoptères et une vingtaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers les hôpitaux les plus proches.

> Quelles sont les causes de l'accident?

De nombreux témoins avaient d’abord mis en cause le conducteur espagnol, expliquant qu'une altercation était survenue après un important retard du car.

Pourtant dans ses premières déclarations, le chauffeur avait expliqué que c'était un passager qui avait causé l'accident en donnant un coup sur le volant pour le forcer à s'arrêter. Cette personne, un touriste ukrainien âgé d'une trentaine d'années, a finalement confirmé cette version. Il a admis s'être querellé avec le conducteur, car ce dernier avait refusé de s'arrêter aux toilettes, a rapporté lundi matin le procureur de Narbonne David Charmatz sur RMC.

"La réalité c’est qu’effectivement un des passagers d’origine ukrainienne a reconnu spontanément avoir tiré sur le volant pour contraindre le car à s’arrêter", a expliqué le magistrat. "Le conflit avec le chauffeur semble avoir pour origine qu’il ne voulait pas s’arrêter pour que le passager aille aux toilettes. Ça parait totalement incroyable mais c’est en tous cas ses déclarations", a-t-il ajouté.

> Quelles sont les prochaines étapes de l'enquête?

Depuis, le passager a été placé en garde à vue. Le procureur a annoncé que ce dernier allait subir un examen de personnalité afin d’expliquer les raisons de ce geste insensé.

"Il va nous rester à approfondir les auditions de ce passager pour savoir très exactement pourquoi il a commis cet acte irréparable. Et aussi à s’intéresser à sa personnalité en procédant à une expertise psychiatrique compte tenu de l’acte commis", a déclaré David Charmatz.

Le chauffeur, qui a été hospitalisé en état de choc, devrait sortir de l'hôpital et être placé en garde à vue lundi pour être à nouveau entendu. Il avait déjà été placé en garde à vue dimanche, mais celle-ci avait été levée, les médecins jugeant son état incompatible avec la poursuite des auditions.

Par ailleurs, tous les autres passagers de l'autocar seront entendus une nouvelle fois afin de déterminer l’implication de chacun dans le drame. Une analyse des disques enregistrant des données comme la vitesse ou le temps de conduite, était lundi en cours.