66% des radars seraient mal placés

Seul un radar automatique sur 2 est placé en zone à risques - -
Les radars automatiques sont-ils bien installés dans les zones dangereuses ? Les autorités s'étaient engagées à le faire en 2003. Mais d'après une enquête du magazine Auto Plus, 66% des radars sont installés en dehors des zones dangereuses. Un résultat obtenu en superposant la carte de France des tronçons routiers présentant des risques et celle de l'implantation des radars.
La région PACA, bonne élève. La Bretagne, mauvaise…
Seule une cabine sur 2 est placée en zone à risques. Certaines régions n’ont donc pas joué le jeu. Parmi les bons élèves, la Région PACA a 55% de radars placés aux endroits dits dangereux, 49% en Champagne-Ardenne, idem pour la Bourgogne et 45% pour le Limousin. Mais l’enquête pointe aussi du doigt celles qui sont loin du compte. Parmi elles, on retrouve la Bretagne, avec seulement 10% des radars automatiques placés sur ces fameuses zones, 18% pour l’Alsace, 21% pour la Basse-Normandie, 23% pour le Languedoc-Roussillon et 27% pour le Poitou-Charentes…
« On sait que certains organismes départementaux étaient bien gênés pour trouver ces zones, explique Laurent Hecquet, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes. Et certains radars ont été implantés là où on sentait qu’on pouvait aussi attirer l’attention des automobilistes. »
Les automobilistes « piégés » par les pouvoirs publics ?
Le bilan est donc mitigé, tout comme les Français, très partagés sur la multiplication de ce que certains appellent les « boîtes à répression ». Sachant qu’en 2012, il y aura 2500 radars fixes sur les bords des routes et autoroutes, Laurent Héquet précise : « on sait bien que la cause d’accidentologie sur autoroute n’est pas la vitesse aujourd’hui, c’est avant tout l’inattention, la somnolence au volant et la distance de sécurité. »
Soulignant « un problème d’acceptabilité sociale sur le thème du contrôle de la vitesse », il met en garde : « il faut que les pouvoirs publics ne donnent pas le sentiment aux automobilistes qu’ils essaient des les piéger, parce que ce serait véritablement catastrophique. »
Bussereau : « Je vais vérifier ces chiffres »
Quelque peu embarrassé face aux résultats de cette enquête, Dominique Bussereau, invité de Bourdin Direct ce mardi, a promis « d’améliorer les choses » si nécessaire. Le secrétaire d’Etat aux Transports, qui a notamment défendu l’implantation des radars dans son département de la Charente-Maritime : « on y a installé des radars automatiques à des endroits, après des accidents. [Mais] je vais vérifier ces chiffres. Parce que je pense que les préfets et les directeurs de l’équipement n’ont pas installé des radars en fonction de n’importe quelle lubie. On va regarder carte par carte, région par région et je vous promets de donner dans les 24 heures tous les éléments permettant de se faire une opinion. Et s’il y a des choses à améliorer, on le fera. »