"Je jure d'observer la Constitution et les lois": Guillaume, nouveau grand-duc du Luxembourg a prêté serment

Le nouveau grand duc Guillaume (et son épouse Stéphanie), prêtant serment le 3 octobre 2025 devant la chambre des députés de Luxembourg - NICOLAS TUCAT / AFP
Le nouveau grand-duc du Luxembourg, Guillaume, a prêté serment vendredi, quelques instants après l'abdication de son père.
"Je jure d'observer la Constitution et les lois", a déclaré le quadragénaire depuis la Chambre des députés de Luxembourg, entouré de couples royaux et de dirigeants des institutions européennes.
Le Luxembourg célèbre l'avènement d'un nouveau souverain: le grand-duc Guillaume a prêté serment vendredi matin à la tête de cette petite monarchie européenne, juste après l'abdication de son père, Henri.
Guillaume succède à Henri, 70 ans, qui a abdiqué quelques instants plus tôt, visiblement ému, après 25 ans de règne.
Le nouveau couple grand-ducal - Guillaume et son épouse Stéphanie - doit ensuite aller à la rencontre de la population sur une place du quartier historique de la capitale de cet Etat qui compte un peu plus de 670.000 habitants, dont près de la moitié d'étrangers (47%).
Dîner de gala avec Emmanuel Macron
Avant un dîner de gala vendredi soir, auquel participeront notamment le président français Emmanuel Macron et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier.
Des festivités sont prévues dans tout le pays jusqu'à dimanche pour marquer le "Trounwiessel" ("Changement au trône" en luxembourgeois).
Guillaume, 43 ans, est le septième souverain de la dynastie Nassau-Weilbourg, qui règne sur le Luxembourg depuis 1890 et partage des origines communes avec la monarchie néerlandaise.
Même s'il incarne une nouvelle génération à la tête de l'Etat, il ne devrait pas chambouler la pratique du pouvoir, dans une démocratie parlementaire réputée stable où le monarque assume surtout des fonctions de représentation en plus de promulguer les lois.
Au Luxembourg, "le grand-duc incarne l'indépendance et la stabilité de l'Etat", a déclaré le Premier ministre Luc Frieden, interrogé par l'AFP.
Quant à Guillaume, "il a trente ans de moins que son père, a été éduqué à l'école luxembourgeoise contrairement à ce dernier qui avait des cours privés, donc ça sera un nouveau style", prédit-il... Avant de nuancer: "Un style plus ouvert peut-être, mais dans la continuité du père et du grand-père."
Guillaume est l'aîné des cinq enfants du couple formé par Henri de Nassau et Maria Teresa Mestre, née à La Havane et dont le père, un homme d'affaires cubain, a fui son pays avec sa famille en 1959.
Pas de "vent de modernité fulgurant"
"Avec une mère cubaine on peut imaginer qu'il aura une approche plus latine, peut-être un peu plus chaleureuse", fait valoir l'historien belge Patrick Weber. "Mais je n'attends pas vraiment un vent de modernité fulgurant", ajoute cet expert des monarchies du Benelux.
Guillaume est marié depuis 2012 à la comtesse Stéphanie de Lannoy, issue d'une famille de la noblesse belge francophone et connue pour être une passionnée d'art et de littérature, maîtrisant le français, le luxembourgeois, l'allemand et l'anglais.
Le couple a deux garçons, Charles, 5 ans et François, 2 ans.
L'ex-grand duc Henri avait lancé le processus de transition en 2024, se disant alors désireux, à l'approche de ses 70 ans, de "lever le pied" et de retrouver "une certaine liberté". Il était monté sur le trône en octobre 2000 à la suite de son père Jean.
L'héritier Guillaume affiche un parcours international: après sa scolarité au grand-duché, il a étudié en Suisse puis à l'académie royale militaire de Sandhurst, en Grande-Bretagne.
Il a ensuite passé une double licence en lettres et sciences politiques à l'université d'Angers en France.