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Qui est le prince Frederik, futur roi du Danemark après l'abdication de Margrethe II?

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Féru de sport, fervent défenseur de l'environnement, perçu comme un homme moderne par une société danoise qui l'apprécie... Le prince héritier Frederik succédera à la reine Margrethe II le 14 janvier prochain.

Une année de changement au Danemark. Pour la première fois depuis 50 ans, le pays scandinave va voir siéger sur son trône un roi: le prince héritier Frederik deviendra Frederik X le 14 janvier prochain, succédant à la reine Margrethe II.

Cette dernière, seule reine régnante au monde et monarque la plus ancienne d'Europe a décidé de passer le flambeau, 52 ans jour pour jour après sa propre accession au trône.

"J'ai décidé que c'était le bon moment"

La reine Margrethe, 83 ans, a déclaré en direct à la télévision lors de son traditionnel discours du Nouvel an ce dimanche 31 décembre, que l’opération au dos qu’elle a subie début 2023 l’a amenée à "réfléchir à l’avenir". "J'ai décidé que c'était le bon moment", a-t-elle affirmé.

Frederik André Henrik Christian, comte de Monpezat, est né le 26 mai 1968. Enfant, il avait du mal à trouver sa place au sein de la famille royale. Son rôle de prince héritier lui était obscur. Il estimait que ses parents - son père, Henri de Laborde de Monpezat, un diplomate français décédé en 2018 - ne lui avait pas transmis les clés nécessaires.

Le prince héritier Frederik et la reine Margrethe arrivent pour l'ouverture annuelle de la session parlementaire au Parlement danois (Folketinget) au château de Christiansborg à Copenhague, le 4 octobre 2022.
Le prince héritier Frederik et la reine Margrethe arrivent pour l'ouverture annuelle de la session parlementaire au Parlement danois (Folketinget) au château de Christiansborg à Copenhague, le 4 octobre 2022. © MADS CLAUS RASMUSSEN / RITZAU SCANPIX / AFP

"Dans ma propre enfance, nos parents n'étaient pas très doués pour ça. Ils étaient comme affligés, hésitants et ne savaient pas vraiment comment nous le dire", raconte-t-il dans un livre Sous la poutre (Under the Beam), paru en 2017 et qui dresse son portrait.

Il ajoute: "C'était un gros inconvénient. Cela m'a rendu peu sûr de moi et parfois timide et maladroit, et plus tard, j'ai été critiqué dans la presse parce que je me comportais étrangement".

Un féru de sport

C'est sa formation militaire qui lui a permis de s'affirmer. Alors passionné de boîtes de nuit, de belles voitures et de vitesse - il avait fait la Une des journaux en conduisant à contresens en France en 1988 -, le prince a fait partie du corps d'élite des nageurs de combat.

Son surnom? "Pingo", qui selon le DailyMail a été gagné en tentant de se dépêtrer d'une combinaison remplie d'eau, en se dandinant comme un pingouin, lors d'un cours de plongée sous-marine.

"La vie de recrue a été un réveil brutal, tant physiquement que mentalement. Notamment lorsqu'il s'agit d'essayer de se débrouiller seul, de structurer sa journée, du moins en dehors de la caserne", confiait-il dans le livre écrit par Jens Andersen. "C'était complètement nouveau pour moi, et c'est aussi vite devenu une liberté farouche que j'ai dû apprendre à maîtriser".

Le futur roi Frederik, qui a été diplômé de Sciences politiques en 1995, après notamment une année passée dans la prestigieuse université d'Harvard aux États-Unis, est devenu un féru de sport. Une passion qui lui a permis de redorer son image, notamment en terminant le marathon de Copenhague en 1992.

Il s'est aussi illustré en participant en 2000 à une expédition de quatre mois de 2.795 km en chien de traîneau au Groenland, d'après le site officiel de la famille royale. Puis en créant, en 2018 la Royal Run, une course populaire invitant tous les Danois à pratiquer une activité physique. De 2009 à 2021, le prince héritier a également été un membre actif du Comité international olympique (CIO).

"Il s'adaptera mieux à son époque"

Son autre passion? L'environnement, et la cause climatique. Ce père de quatre enfants a juré, en 2022, de "mener le navire" du Danemark vers l'avenir.

"Outre la durabilité et l'innovation, l'entrepreneuriat, la science, l'apprentissage et la technologie jouent un rôle important dans l'engagement du prince héritier dans la société", précise le site officiel danois. Frederik, qui parle français, anglais et allemand, reste également actif dans le milieu de la défense.

Le prince héritier Frederik du Danemark (C-L) et la princesse héritière Mary du Danemark (C-R) assistent à une cérémonie de dépôt de couronnes à l'occasion de la journée annuelle du drapeau, à Kastellet à Copenhague, Danemark, le 5 septembre 2023.
Le prince héritier Frederik du Danemark (C-L) et la princesse héritière Mary du Danemark (C-R) assistent à une cérémonie de dépôt de couronnes à l'occasion de la journée annuelle du drapeau, à Kastellet à Copenhague, Danemark, le 5 septembre 2023. © MARTIN SYLVEST / RITZAU SCANPIX / AFP

Le futur roi est synonyme de modernité aux yeux des Danois. Tant dans l'éducation qu'il a donné, avec sa femme la princesse Mary, à ses enfants, scolarisés majoritairement dans le public que dans son style vestimentaire. Il n'hésite pas à s'afficher publiquement vêtu de baskets et d'un jean.

Le mari de la reine avait déclaré de son vivant que "Frédérik ferait un bon roi. Un régent sage et humain", note le journal Nordjyske Stiftstidende. Ce à quoi s'accorde sa mère: "Il a le sens des gens. Et parle plus facilement à toutes sortes de personnes", a -t-elle déclaré en 2012 dans le documentaire Erindinger fra Danmark (Souvenir du Danemark).

Tout comme la reine, le futur roi Frederik fédère les 5.9 millions d'habitants du pays scandinave. D'après une étude réalisée par l'institut danois Epinion pour Danmarks Radio, 84% d'entre eux déclarent avoir une opinion positive du prince héritier.

"Beaucoup diraient qu'il s'adaptera mieux à son époque", souligne la journaliste Ulla Terkelsen à TV2.

Son talon d'achille? Les discours. "Il est de notoriété publique qu'il n'est pas aussi doué que sa mère dans ce domaine", précise Lars Hovbakke Sørensen, historien et expert de la maison royale à la chaîne de télévision danoise.

Juliette Brossault