Messages anti-Israël: le groupe Kneecap, qui a suscité la controverse à Coachella, maintient ses propos

Le groupe Kneecap à Londres, le 11 décembre 2024 - Benjamin Cremel - AFP
Le trio de rap nord-irlandais Kneecap, qui a affiché des messages anti-israéliens lors de son récent concert au festival californien de Coachella, a défendu jeudi 24 avril ses propos malgré un début de polémique.
Le 18 avril, devant une foule en liesse, les rappeurs, connus pour leur soutien à la cause palestinienne, avaient projeté sur un écran géant les messages suivants: "Israël commet un génocide contre le peuple palestinien", "Fuck Israël, libérez la Palestine". Le groupe a également entraîné le public dans des chants "Free, free Palestine" (libérez, libérez la Palestine).
"Nos déclarations ne sont pas agressives", ont écrit les rappeurs dans un communiqué transmis jeudi à l'AFP. "Assassiner 20.000 enfants l'est, en revanche", ont-ils ajouté.
"Ou exécuter 15 médecins et les enterrer, avec leurs ambulances", ont-ils affirmé. Ils font référence à la mort de membres des équipes de la Défense civile et du Croissant-Rouge près de Rafah fin mars, tués par des tirs de l'armée israélienne.
Dimanche, l'armée israélienne a publié les conclusions d'une enquête militaire interne qui relève "plusieurs fautes professionnelles" parmi les soldats impliqués dans la fusillade et a demandé le limogeage d'un officier. Elle a toutefois rejeté avoir ciblé et exécuté les secouristes.
Un an et demi de guerre
La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du 7 octobre 2023 perpétrée par le Hamas, mouvement islamiste palestinien classé terroriste par l'Union européenne, dans le sud israélien. 1.218 personnes y ont trouvé la mort côté israélien, selon un décompte de l'AFP.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, 51.355 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de l'offensive menée en représailles par l'armée israélienne.
Déclarations controversées
Depuis le massacre du 7 octobre, le groupe Kneecap a multiplié les prises de position controversées sur les réseaux sociaux. Au lendemain de la tuerie, les rappeurs irlandais ont adressé leur "solidarité à la lutte palestinienne" sur X (ex-Twitter). "La résistance, ce n'est pas du terrorisme", ont-il publié sur le même réseau quelques jours plus tard. En février dernier, l'un des membres a diffusé une photo de lui sur laquelle il étudiait un livre sur le Hezbollah, allié du Hamas.
Les messages de Kneecap à Coachella ont fait réagir sur les réseaux sociaux. La Britannique Sharon Osbourne, personnalité de la télévision et épouse du chanteur Ozzy Osbourne, a estimé que les propos du groupe s'apparentaient à une "incitation à la haine".
Elle demande aux autorités américaines de révoquer le visa de travail du groupe. Ce dernier "transforme Coachella en un fan-club du Hamas", a-t-elle accusé. D'après le Hollywood Reporter, l'agence Independent Artist Group, qui représentait Kneecap jusqu'à présent, s'en est séparée depuis le passage du groupe lors du festival californien.