L'association France Palestine Solidarité réclame l'annulation d'un concert d'Enrico Macias en Bretagne

Des positions jugées trop controversées. Un mois après l'annulation d'un concert d'Enrico Macias à Istanbul, l'association France Palestine Solidarité Pays de Lorient a demandé par courrier l'interdiction d'un nouveau concert du chanteur, cette fois à Plœmeur (Morbihan) le 2 novembre prochain. Elle dénonce ses propos pro-israéliens "sans nuance".
Le collectif estime la venue du chanteur de 86 ans "particulièrement malvenue" au vu de la guerre dans la bande de Gaza, qu'il qualifie de "génocide". Il s'insurge contre son "soutien aveugle à Israël et Benyamin Netanyahou", ainsi qu’une transformation "d’artiste humaniste en porte-voix des discours les plus bellicistes", a relayé le Télégramme.
"Inacceptable"
Ronan Loas, le maire de la ville, étiqueté "divers droite", a quant à lui rejeté cette requête, jugée "inacceptable". Celui-ci a affirmé samedi sur Facebook que "la liberté d’expression et la liberté artistique sont des piliers de notre démocratie", elles ne peuvent pas "être sélectives". "On peut contester, débattre, critiquer, mais on ne censure pas. Si des propos posent problème, il appartient à la justice de trancher".
Et de renchérir: "En interdisant un concert, nous ne rendrions service ni à la démocratie, ni à la paix, ni même à la cause palestinienne. Nous ouvririons seulement la porte à la censure et à l’intimidation." L'édile a aussi précisé que l'association France Palestine Solidarité employait un "vocabulaire outrancier qui nourrit la division plus qu’il n’éclaire le débat" en parlant "de génocide, d’apartheid, de nettoyage ethnique" Selon lui, elle ferme les yeux sur les violences du Hamas.
"De quoi il se mêle"
Enrico Macias, né dans une famille juive et soutien à Israël, a par exemple estimé en septembre sur RTL que le Premier ministre de l'État hébreu "se défend[ait] contre les Palestiniens". Le chanteur a aussi remis en question la décision d'Emmanuel Macron de reconnaître l'État de Palestine.
"De quoi il se mêle Emmanuel Macron d'un coup de reconnaître un État qui n'existe pas encore? C'est pas lui qui va discuter. [...] la paix ne peut exister qu'entre Israël et les Palestiniens".
L'artiste a aussi jugé que "les Palestiniens ont eu 1.000 fois l'occasion de faire la paix avec Israël". "Ils n'ont jamais voulu. Les Palestiniens ne veulent pas faire la paix", poursuivait-il.
Début septembre, les autorités turques ont interdit un concert du chanteur, en raison de ses positions pro-Israël. "Je suis profondément surpris et attristé de ne pas pouvoir retrouver mon public, avec lequel je partage depuis toujours des valeurs de paix et de fraternité", a réagi Enrico Macias.