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"J'ai cassé l'industrie musicale": l'astuce de Lorenzo pour gonfler ses écoutes en streaming

Le rappeur Lorenzo, en 2 décembre 2022.

Le rappeur Lorenzo, en 2 décembre 2022. - Instagram - Lorenzo

Le rappeur Lorenzo sort ce vendredi un album, dont il a découpé les 16 titres en 68 morceaux afin de multiplier ses écoutes en streaming.

MISE A JOUR à 18h30: Les titres de l'album de Lorenzo ont repris leur forme habituelle en début de soirée, le 2 décembre, soit des morceaux entre 2,30 et 3,30 minutes environ.

A-t-il vraiment "cassé l'industrie musicale"? Le rappeur Lorenzo, qui a sorti ce vendredi l'album Légende vivante, a trouvé une astuce pour gonfler ses statistiques d'écoutes sur les plateformes de streaming.

"Les plateformes musicales comptabilisent un stream à partir du moment où t'écoutes plus de 31 secondes d'un même morceaux", explique-t-il dans une vidéo publiée sur Instagram et YouTube, confirmant ce qu'explique Spotify sur son site.

Les morceaux de l'album Légende vivante de Lorenzo, découpés pour ne durer qu'une trentaine de secondes.
Les morceaux de l'album Légende vivante de Lorenzo, découpés pour ne durer qu'une trentaine de secondes. © Capture d'écran - Spotify

"J'ai baisé le système"

Lorenzo a donc découpé chacune des 16 chansons de son album en sous-morceaux de 31 à 42 secondes. "A la base mon album, il ne devait faire que 16 titres, là il en fait 68", rigole-t-il dans sa vidéo, expliquant qu'une personne qui écoute sa chanson, saucissonnée en 5 parties, lui rapporte ainsi 5 streams au lieu d'un.

"Plus de streams, donc plus de ventes, et tout ça en respectant les règles de la Snep [ndlr, le Syndicat national de l'édition phonographique, qui établit les certifications]", se félicite-t-il encore.

Selon les calculs du Snep, 1.500 streams équivalent ainsi à une vente. Contacté ce vendredi après-midi par BFMTV, le Snep n'était pas "disponible pour s'exprimer" sur le sujet.

"Ils achètent des streams"

L'opération de Lorenzo, qui ne résistera pas à une écoute de l'album en mode aléatoire, comme le soulignent les fans dans les commentaires, est aussi un pied de nez aux certifications - disque d'or, de platine - dont se glorifient de nombreux rappeurs.

"Souvent les artistes, ils achètent des streams, ils achètent des vues sur Youtube. [...] Moi j'ai rien fait de tout ça, mais j'ai baisé le système".

Lorenzo fait allusion à un phénomène que les plateformes de streaming peinent à endiguer, et sur lequel le Centre national de la musique planche depuis des mois. Dernier avatar de la fraude aux ventes d’albums, l'achat de streams est au cœur des rivalités qui animent régulièrement les rappeurs.

Magali Rangin