Booba sur Charlie Hebdo: "Quand on joue avec le feu, on se brûle"

Le rappeur Booba crée de nouveau la polémique. Evoquant dans son dernier album l'attentat contre Charlie Hebdo, il affirme dans le Parisien dimanche que l'hebdomadaire satirique a "joué avec le feu".

Booba est de retour. En pleine promo de son nouvel album D. U. C., le septième en solo, le rappeur rallume la polémique Charlie Hebdo. Il aura suffi pour cela d'une punchline dans un de ses morceaux et d'un entretien accordé au Parisien. "Ai-je une gueule à m'appeler Charlie, réponds-moi franchement. T'as mal parlé, tu t'es fait plomber, c'est ça la rue, c'est ça les tranchées", chante-il dans un morceau intitulé Les Meilleurs.

Se justifiant dans un entretien filmé diffusé sur le site du Parisien, la star du rap français a affirmé:

"J'étais étonné que ça ne soit pas passé avant, parce que ce n'est pas la première fois qu'ils avaient fait des représentations du prophète"

"Je comprends aussi bien les 'Je suis Charlie'' que les 'Je ne suis pas Charlie'", a-t-il dit au sujet des slogans apparus au lendemain de l'attentat qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier. "Je comprends l'indignation des gens, je comprends aussi l'indignation de certains musulmans qui ont eu le sentiment d'être insultés par un journal, même si je ne cautionne pas de tels actes terroristes", a-t-il ajouté.

"Dans la vie, il faut assumer ses choix. Si tu habites en Australie au bord d'une plage infestée de requins blancs, (...) que tu le sais et que tu continues à te baigner tous les jours, le jour où tu te fais croquer par un requin blanc il faut assumer", a-t-il ajouté.

"Ils savent à qui ils ont affaire, les mecs. Ils s'attaquent à l'islam, ils savent très bien qu'il y a un courant extrémiste, ils savent très bien comment les mecs fonctionnent, ils ont pris le risque de continuer à les attaquer... Voilà. Quand on joue avec le feu, on se brûle", a conclu le rappeur, connus pour ses clashs dans le milieu du hip hop.

Interrogé sur la liberté d'expression, Booba a ajouté: "Il y a une différence entre la liberté d'expression et l'insulte. Tu peux me critiquer, critiquer mon disque. Mais si tu me dis 'T'es qu'une merde', attends-toi à te prendre une tarte".

M. R. avec AFP