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L’humoriste Bun Hay Mean, connu sous le nom de "Chinois marrant", est mort à l'âge de 43 ans

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Bun Hay Mean avait intégré le Jamel Comedy Club en 2014. Il avait également joué dans le dernier Astérix de Guillaume Canet, sorti en 2023.

L'humoriste Bun Hay Mean, surtout connu sous le surnom du début de sa carrière "Chinois marrant", est mort ce jeudi 10 juillet, à l'âge de 43 ans, a appris BFMTV auprès de son ex-agent, confirmant une information du Parisien. Il a fait une chute du huitième étage d'un immeuble à Paris.

Dans un communiqué, son producteur Philippe Delmas a fait part de son "infinie tristesse" face à "la disparition tragique" de son ami et "immense artiste".

"D'après les éléments en notre possession, c'est juste avant son départ, et en essayant de récupérer son téléphone tombé dans la gouttière de son balcon, que Bun a glissé et fait une chute de plusieurs étages", a-t-il ajouté.

Le parquet de Paris a indiqué avoir ouvert une enquête en recherche des causes de ce décès.

Membre du Jamel Comedy Club en 2014, Bun Hay Mean avait joué dans le dernier Astérix de Guillaume Canet, sorti en 2023.

Début juillet, l'humoriste avait annoncé un nouveau spectacle accompagné d'une nouvelle tournée, qui devait débuter en septembre. Bun Hay Mean devait présenter une nouvelle version de son show, intitulé Kill Bun, ce vendredi 11 juillet à Montréal, au Canada.

Une passion pour le stand-up dès l'adolescence

Né d'une mère chinoise et d'un père cambodgien, Bun Hay Mean a grandi dans la banlieue de Bordeaux. Ses parents, réfugiés politiques ayant fui les Khmers rouges, se sont installés en France en 1977.

Très tôt, l'adolescent se prend de passion pour le stand-up, prenant des cours d'improvisation et écrivant à ses heures perdues, des sketchs qu'il présente dans différents cafés de Bordeaux. C'est une soirée slam, à laquelle l'inscrit une amie, qui lui donne le déclic, "la révélation", comme il l'expliquait en 2016 sur le plateau de Dans nos quartiers, face à Audrey Crespo-Mara sur LCI.

Pour rassurer ses parents, il décroche une licence d'informatique, et commence à travailler, mais démissionne à 24 ans pour se consacrer à l'humour à Paris. Mais, des mois de disettes se succèdent. Bun Hay Mean se retrouve même à vivre plusieurs mois à la rue. Son premier chapeau ne contient qu'1,17 euros. "J'ai dû demander à l'organisateur 20 ou 30 centimes de plus pour pouvoir prendre le métro de retour", racontait-il à Audrey Crespo-Mara.

"Chinois Marrant"

Mais, rien ne le détourne de son ambition. L'humoriste continue de se produire dans plusieurs lieux de la capitale et sa persévérance paie.

Repéré par Alain Degois, fondateur de la compagnie théâtrale du Déclic Théâtre - qui a révélé Jamel Debbouze -, il commence à se faire un réseau et côtoie des humoristes de sa génération comme Kheiron ou Kyan Khojandi. Il y fait surtout la rencontre Jamel Debbouze, qui lui propose d'intégrer le Jamel Comedy Club, en 2014 .

Cette année-là, sa carrière décolle. Bun Hay Mean se fait alors connaître de la scène parisienne sous le pseudonyme "Chinois Marrant", qui est aussi le nom de son premier spectacle.

"La scène a un effet thérapeutique. Elle m'a aidé à sortir des blessures et des non-dits", livrait-il en 2014 dans une interview au Monde. Il évoquait, encore sur LCI en 2016, "ce racisme ordinaire vécu en tant qu'Asiat', ce rejet vis-à-vis des filles".

Après un deuxième spectacle et une tournée dans les prestigieuses salles de l'Hexagone, Bun Hay Mean a multiplié les petites apparitions au cinéma, participant à Astérix et Obélix: L'Empire du Milieu, mais aussi plusieurs autres films, comme Les Méchants, de Mouloud Achour, en 2021, ou Les Chèvres avec Dany Boon, en 2024. On l'a également vu dans Problemos d'Eric Judor, en 2017.

Ce succès ne lui a pas épargné des moments difficiles. Selon le Parisien, il avait ainsi été hospitalisé pendant la tournée de son troisième spectacle.

Jean-Marie Marchaut avec Salomé Robles et Sophie Hienard