Martin Scorsese s'inquiète que le cinéma soit "relégué au second plan" pendant la pandémie

Dans son dernier film, Hugo Cabret, Martin Scorsese remet les automates, souvent relégués au rang des jouets rétro et des objets de collection, sous les feux des projecteurs. /Photo prise le 28 novembre 2011/REUTERS/Olivia Harris - -
Le cinéma est en train d'être "relégué au second plan et dévalorisé" pendant la pandémie de coronavirus, a averti le réalisateur américain Martin Scorsese lors d'une présentation virtuelle au Festival international du film de Toronto.
"Le fait que les festivals de cinéma continuent d'avoir lieu - improvisent, s'adaptent, font en sorte que tout fonctionne d'une façon ou d'une autre - est très émouvant pour moi", a déclaré l'auteur du film oscarisé Les Affranchis.
"Parce que dans la presse et la culture populaire, il est malheureusement de plus en plus fréquent de voir le cinéma relégué au second plan et dévalorisé, se retrouvant classé dans une catégorie qui ressemble à un petit plat réconfortant", a-t-il développé.
Le réalisateur de films aussi légendaires que Taxi Driver, Raging Bull ou Casino s'est félicité que le festival de Toronto puisse se tenir en pleine pandémie, même dans une formule réduite et largement virtuelle.
Il s'est exprimé dans une courte vidéo introduisant la cérémonie des "Tribute Actor Awards", qui récompensent comédiens, réalisateurs et réalisateurs et autres professionnels du cinéma pour leur contribution exceptionnelle au septième art.
"Plus qu'une distraction"
Ces derniers mois, des millions de personnes dans le monde ont été confinées, regardant des films depuis leur salon. Aux Etats-Unis, pays le plus touché par la pandémie, les salles de cinéma à New York et Los Angeles n'ont toujours pas pu rouvrir.
"Cette forme d'art remarquable a toujours été et sera toujours beaucoup plus qu'une distraction", a dit Martin Scorsese. "Le cinéma, à son meilleur niveau, est une source d'émerveillement et d'inspiration".
Le cinéaste avait fait polémique l'an dernier en déclarant que les longs-métrages Marvel, dédiés à l'univers des superhéros, n'étaient "pas du cinéma" et s'apparentaient davantage à un "parc d'attractions".
Martin Scorsese avait déploré dans une tribune au New York Times que les productions Marvel soient en train d'éclipser le cinéma d'auteurs dans les salles. Les films Marvel sont "dépourvus de quelque chose qui est essentiel au cinéma: la vision individuelle d'un artiste", avait-il écrit.
En cours depuis jeudi dernier, le Festival international du film de Toronto, plus grande célébration du 7e art en Amérique du Nord, se terminera dimanche.