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"Alerte Rouge": un Pixar drôle et malin sur les affres de la puberté

"Alerte Rouge"

"Alerte Rouge" - Pixar

Disponible ce vendredi 11 mars sur Disney+, la nouvelle production Pixar raconte comment une adolescente se transforme en panda roux lorsqu'elle est débordée par ses émotions. Un film familial drôle et malin.

Huit mois après Luca, Pixar est déjà de retour avec Alerte rouge, une comédie fantastique drôle et maline sur les affres de la puberté. Premier film du studio californien avec des protagonistes asiatiques, Alerte Rouge est aussi le premier film signé Domee Shi, oscarisée pour le court-métrage Bao.

Disponible à partir de ce vendredi 11 mars sur Disney+, Alerte rouge suit une jeune adolescente de 13 ans, Meilin, qui se transforme en panda roux géant à chaque fois qu’elle est débordée par ses émotions. Elle s'oppose vivement à sa mère, qui refuse de la laisser se rendre à un concert de son boy's band préféré. Un conte dont l'action se déroule au début des années 2000, et qui a été inspiré par la jeunesse de sa réalisatrice, la première à mettre en scène un film en solo pour le compte de Pixar:

"J’étais une adolescente un peu intello, maladroite, passionnée, sûre de moi au début des années 2000 à Toronto au Canada", raconte Domee Shi à BFMTV. "A l'époque, je suis passée de la sensation que je contrôlais tout à la sensation que je ne contrôlais plus rien du tout. Mon corps était hors de contrôle. Mes relations avec ma mère, mes amies, les garçons aussi. J’ai voulu me replonger dans cette époque pour mieux comprendre ce que j'avais vécu."

Un monde magique

Après Bao, l'histoire d'un garçon qui a du mal à quitter le domicile familial, la réalisatrice sino-canadienne avait encore envie de raconter les difficiles relations entre une mère chinoise et sa progéniture. "J’avais encore beaucoup de choses à dire sur ce sujet. Bao est raconté du point de vue de la mère. La relation entre la mère et son fils dans Bao est moins complexe que celle qui unit la mère et sa fille dans Alerte Rouge. Celle-ci est beaucoup plus émouvante et beaucoup plus intéressante à raconter."

Née en 1989 à Chongqing en Chine, Domee Shi a émigré au Canada avec ses parents à l'âge de 2 ans. Elle porte en elle ces deux cultures occidentales et orientales. "Je suis partagé entre elles", acquiesce-t-elle. "On le voit bien dans le film, qui offre un mélange entre ces deux univers, ces deux esthétiques, car c’est aussi ce que je suis, un mélange entre deux mondes. Meilin aussi est canadienne et chinoise. Cela me semblait naturel de mêler deux styles d'animation pour raconter cette histoire."

C'est en effet avec sa réalisation, particulièrement enlevée, qu'Alerte Rouge surprend. Pour la première fois, Pixar a tenté de s'approcher du style d'animation que l'on retrouve dans des séries animées japonaises cultes Fruits Basket et Ranma 1/2. "J’adorais ces séries, que je regardais enfant", confie Domee Shi. "J'adorais la manière dont elles mêlaient magie et réalisme avec une grande aisance. Les animes utilisent toujours de manière inventive et amusante la magie pour parler de sujets très concernant."

La nouvelle production Pixar, "Alerte Rouge"
La nouvelle production Pixar, "Alerte Rouge" © Pixar

"Repousser les limites de l'animation"

Alerte Rouge exploite au maximum cette dimension. "J’adore le fait que ces animes utilisent ces transformations pour faire rire le public. Le personnage peut disparaître dans de la fumée rose et se transformer en animal et redevenir ensuite un humain", s'enthousiasme Domee Shi. "Ces transformations constantes sont toujours très amusantes. Ce n’est pas courant dans l’animation occidentale. À l’exception de Hulk, mais notre personnage est plus mignon!"

Personnage irrésistible, Meilin est très expressive, comme les personnages des mangas, analyse Domee Shi: "On a exagéré la manière dont elle agit avec le monde, et ses émotions, pour mieux souligner le grand changement émotionnel qu'elle traverse. C'était très amusant à faire. Et ça nous permet d’exploiter au maximum les possibilités offertes par le médium de l’animation, et d’en repousser les limites."

Domee Shi n'est qu'au début d'une carrière qui va la voir repousser de plus en plus les limites de l'animation. Elle a "des idées dans [la] tête", indique-t-elle, mais elle préfère se concentrer sur la sortie de son film: "Je suis juste très impatiente de pouvoir défendre ce film, que les gens puissent enfin le voir après quatre ans de travail."

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse Journaliste BFMTV