Yvelines: un retraité condamné à 25 ans de prison pour le meurtre de sa compagne

La balance de la Justice (illustration) - LOIC VENANCE / AFP
Un retraité de 70 ans a été condamné vendredi à vingt-cinq ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des Yvelines pour le meurtre de sa compagne, dont le corps avait été retrouvé démembré et calciné dans un bois en 2017.
"La peine est proportionnée à l'extrême gravité des faits et à la personnalité de Philippe Marchand (...) présentant une faible remise en cause", a estimé la cour dans ses motivations.
L'avocate générale avait dépeint dans son réquisitoire un homme "méthodique, très procédurier, cynique, déterminé, opportuniste" qui aurait tué sa compagne "parce qu'elle entravait sa liberté".
Deux ans pour identifier la victime
Le 31 août 2017, des morceaux de corps brûlés avaient été découverts sur un chemin pédestre de Vernouillet, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Paris. Il faudra près de deux ans aux enquêteurs pour les identifier, en mai 2019: la victime est une femme de 67 ans, signalée disparue par son compagnon le 16 octobre 2017.
Mercredi, Philippe Marchand avait raconté que le jour du crime, sa conjointe, avec qui il était en couple depuis fin 2015, était "partie dans une phase délirante" et aurait tenté de l'étrangler lors d'une "échauffourée". Il dit avoir alors "saisi sa gorge" en retour.
La cour a estimé que Philippe Marchand avait volontairement donné la mort à sa compagne, contrairement à ce que défendait son avocate, Me Sylvie Sezikeye-Cayet. Il avait reconnu avoir utilisé un couteau et une scie pour démembrer le corps de la victime.
Utilisé ses comptes bancaires
Lors de sa plaidoirie, l'avocate de la défense avait appelé la cour à juger son client "au regard des faits et pas au regard des 31 féminicides qui ont été commis depuis le début de l'année" 2023, selon un décompte du collectif Féminicides par compagnons ou ex.
Durant le procès, l'ancien chauffeur de taxi avait décrit sa compagne comme "gentille" et "élégante" mais aussi "très jalouse" et souffrant de "troubles hystériformes". La sexagénaire souffrait de "récidives dépressives", selon un expert.
Un ami de l'accusé, qui le fréquentait "depuis 60 ans", avait décrit à la barre un homme qui aimait depuis sa retraite "changer de femme, avoir des relations extra-conjugales".
Après avoir signalé la disparition de sa compagne, l'accusé avait appelé plusieurs fois la police pour s'informer sur les suites de l'enquête. Le retraité a utilisé pendant plus d'un an ses comptes bancaires, desquels plus de 28.000 euros ont été débités