Vélo à Paris: pistes colorées, bordures plus hautes, 30km/h... David Belliard déplore les freins de l'État

David Belliard, adjoint à la mairie de Paris en charge des mobilités. - AFP
Après la mort de Paul Varry, un cycliste de 27 ans écrasé par un automobiliste dans le 8e arrondissement de Paris le 15 octobre, la mairie souhaite aller plus loin dans son plan de circulation des vélos et la sécurisation des deux-roues.
Mais dans un entretien accordé au Parisien ce mercredi 6 novembre, David Belliard, adjoint au maire en charge des mobilités, déplore les freins mis par l'État.
"Il faudrait travailler un peu mieux, main dans la main avec l'État, pour avancer sur plusieurs sujets", a-t-il lancé
Colorer les pistes cyclables?
L'élu parisien évoque l'exemple de la couleur des pistes cyclables. "Certaines pistes, notamment les plus anciennes, parce que leur tracé est plus compliqué, mériteraient d'être mises en couleur pour une meilleure cohabitation avec les autres usagers, comme les piétons. Mais nous n'avons pas l'autorisation", dénonce David Belliard, pointant du doigt sur ce sujet le ministère de la Culture, tenu par Rachida Dati.
Jusqu'à présent, seule la piste du boulevard Magenta a profité de cette mise en couleur, mais "contre l'avis des Architectes des Bâtiments de France" qui dépendent du ministère de la Culture.
L'adjoint en charge des mobilités met aussi en cause les limites imposées par la préfecture de police. Notamment sur la limitation de vitesse à 30km/h.
"À 50 km/h, un cycliste percuté par une voiture a une forte probabilité de mourir. À 30 km/h, les chances de survie sont plus fortes. Mais sur certains axes et boulevards, la préfecture de police nous a demandé de conserver une vitesse de 50 km/h", explique l'élu.
Des contraintes d'accès pour les véhicules de secours
Selon David Belliard, la préfecture de police a également mis un veto à l'idée d'agrandir et élargir les bordures qui séparent les voies cyclables du reste de la chaussée, "afin de permettre à leurs véhicules et à ceux des secours de pouvoir les emprunter".
"Le sujet des bordures de séparation doit être remis sur la table des discussions avec la préfecture de police, au-delà des autres difficultés que nous avons pour faire avancer notre plan vélo", poursuit David Belliard.
Malgré ces difficultés, l'adjoint d'Anne Hidalgo tempère la thèse d'une tension croissante entre automobilistes et cyclistes. "La transition des mobilités crée des tensions qui n'existaient pas avant, c'est vrai. Mais surtout entre piétons et cyclistes. Aujourd'hui, l'utilisation de l'espace public à Paris est plus complexe, mais pas dangereuse. Les chiffres d'accidentologie ne sont pas mauvais".