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Val-de-Marne

Forte attente, afflux de patients… les urgences de l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges en grève illimitée

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Le personnel soignant du centre hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) observe depuis ce jeudi 2 janvier une grève après plusieurs mois de dégradation de l'accueil des patients qui culminent avec les fêtes de fin d'année.

"Urgences saturées, patients en danger", "urgence en grève", des banderoles sont accrochées depuis quelques jours au centre hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (Chiv) dans le Val-de-Marne. La quinzaine de personnels du service, toutes professions confondues participe au mouvement.

Après cinq jours de négociations infructueuses avec la direction, le personnel soignant a décidé de faire grève dès ce jeudi 2 janvier.

Confrontées à un afflux de malades depuis le début de l'automne, les urgences du Chiv ont vu leurs difficultés s'accroître avec la fermeture de plusieurs établissements hospitaliers des alentours.

"En décembre, il y avait en moyenne une centaine de passages de patients à midi, la salle d'attente était encore pleine et des personnes n'étaient pas encore enregistrées. Les pompiers qui habituellement mettent un quart d'heure pour nous confier des patients peuvent attendre jusqu'à deux heures", illustre Hélène Cherrer, secrétaire du syndicat CGT de l'hôpital auprès de BFMTV.com.

Quatre renforts de postes demandés

Cette cadence de travail a entamé l'énergie de nombreux agents qui ont été arrêtés. Alors, pour pallier ces difficultés, les grévistes réclament au moins un renfort dans chaque catégorie de métier: un poste d'infirmier, un poste d'aide-soignant, un agent d'accueil et un brancardier.

Pour le moment, le dialogue avec la direction n'a pas abouti à un protocole de sortie de crise. "Nous demandons le renforcement de toutes les équipes mais pour l'instant, ils n'ont accepté que le renfort infirmier de nuit et un aide-soignant de jour. C'est jugé insuffisant", ajoute la syndicaliste.

Parmi les autres revendications des grévistes, ils demandent le retour à une gestion fluide des admissions de patients des urgences dans les autres services de l'hôpital. À l'heure actuelle, des agents doivent appeler plusieurs fois dans la journée les autres services pour se tenir au courant de la disponibilité de lits.

Enfin, la grève porte également sur une revendication concernant une plus juste rémunération du travail. Ils demandent à pouvoir être véritablement compensés lorsqu'ils sont sollicités lors de leur temps de repos pour effectuer des remplacements "au pied levé".

Assignation de personnel pour assurer la continuité

La direction du Chiv reconnaît les problèmes décrits par les grévistes évoquant notamment "[la] hausse du nombre de passages aux urgences en cette période épidémique hivernale". Depuis novembre, l'établissement a validé "la présence d'une infirmière de nuit supplémentaire tous les dimanches soir et pour répondre à des besoins de renforts ponctuels en cas de risque de saturation".

"En complément, pour anticiper une situation de tension durant les vacances scolaires (manque de médecins de ville, diminution des lits d’aval sur le territoire et épidémie grippale), la direction a décidé de renforcer les équipes soignantes de jour et de nuit du jeudi 19 décembre au lundi 6 janvier inclus. Ainsi, 70% des demandes de missions postées ont été pourvues au 30 décembre 2024, soit un renfort de 29 missions infirmières", ajoute le Chiv auprès de BFMTV.com.

L'établissement indique par ailleurs travailler à l'amélioration des flux de patients, avec des sorties plus rapides pour libérer des lits. Il confirme avoir proposé de manière pérenne en période hivernale un renfort permanent d’une aide-soignante de jour et d’une infirmière de nuit et à "ouvrir dès janvier 2025 des états généraux des urgences, afin d’identifier des solutions à la problématique d’augmentation de la fréquentation du SAU sur les trois derniers mois et de l’augmentation de la sévérité des pathologies des patients qui se présentent".

Pour garantir la continuité des soins aux urgences le Chiv s'apprête à recourir au dispositif des assignations du personnel.

Florent Bascoul