Sida: les moyens de prévention et dépistage du VIH "très mal connus" des Franciliens

Recherches sur le VIH (illustration) - FAROOQ NAEEM / AFP
Quarante ans après l'identification du VIH, le "travail de sensibilisation qui reste à faire est immense" en Île-de-France. C'est la conclusion des résultats d'un sondage de l'Ifop, commandé par l'association "Vers Paris sans sida" et rendu public ce mardi 21 novembre.
Cette étude montre notamment que "les moyens actuels de prévention et de dépistage du VIH demeurent très mal connus des Franciliens". Et souligne donc la nécessité "d’informer largement le grand public sur ces sujets", alors qu'en décembre 2022, le nombre de découvertes de sérologies positives au VIH en Ile-de-France représentait près de 40 % de l’ensemble des découvertes en France.
Selon le sondage de l'Ifop, 47 % des Franciliens ne savent pas qu’une personne qui suit bien son traitement ne peut plus transmettre le VIH. Le traitement préventif, "la PrEP qui révolutionne la prévention du VIH par la prise d’un comprimé par jour, disponible et gratuite depuis près de huit ans", est connue de moins d’un Francilien sur trois (31 %)
"Les 18-35 ans sont les mieux informés (58 % pour les 18-24 ans et 42 % pour les 25-34 ans)", poursuivent les auteurs. "Le traitement antirétroviral réduit la quantité de virus dans l’organisme des personnes séropositives à un niveau très bas et donc empêche la transmission du virus à ses partenaires sexuels sans avoir à utiliser de préservatif", peut-on lire dans le communiqué.
"C’est connu depuis 2008 et pourtant à peine un Francilien sur quatre (27 %) le sait. Cette méconnaissance nourrit les préjugés à l’égard des personnes séropositives", notent les auteurs.
"Les immenses progrès réalisés sur le front des traitements et de la prévention doivent permettre de changer le regard sur l’épidémie, tout en contribuant à une vie meilleure, délivrée des discriminations, pour les personnes vivant avec le VIH", explique Christophe Martet, Président de Vers Paris sans sida et lui-même séropositif depuis 1985, dans le communiqué de presse.
Par ailleurs, 49 % des Franciliens ne savent pas qu’il est possible de réaliser un dépistage dans un laboratoire de ville sans ordonnance et sans avancer de frais grâce au dispositif VIH Test.
Sur deux des trois indicateurs, "les Parisiens sont plus informés en moyenne que l’ensemble des Franciliens". Notamment en ce qui concerne la PrEP: "47 % des Parisiens la connaissent contre 31 % des Franciliens". Ou encore à 62% pour le dispositif VIH Test expérimenté à Paris, contre 51 % en Île-de-France.
"En revanche, 62 % des Parisiens pensent qu’une personne séropositive sous traitement peut transmettre le virus, contre 53 % des Franciliens, alors que c’est faux", rappellent les autorités.
La Seine-Saint-Denis "reste globalement dans la moyenne francilienne. À l’exception de VIH Test où 44 % des habitants du département connaissent le dispositif, soit sept points de moins que la moyenne de la région."
Une nouvelle campagne de sensibilisation
Dans le communiqué de presse, Anne-Claire Boux, l'adjointe à la maire de Paris, chargée de la santé publique réitère la volonté de la ville de "zéro infection, zéro décès et zéro discrimination à l'horizon 2030", concernant le VIH.
Associé aux résultats de ce sondage, révélé à quelques jours de la journée mondiale de lutte contre le VIH, la mairie de Paris, le département de la Seine-Saint-Denis, l'Assurance Maladie et l'association Vers Paris sans sida vont lancer une campagne de sensibilisation. L'opération de communication sera diffusée dans les rues de Paris et sur le mobilier urbain de Seine-Saint-Denis à partir du 29 novembre.