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Une peine "remarquable": un homme condamné à deux ans de prison ferme pour des violences sur son chien en Seine-Saint-Denis

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Le tribunal de Bobigny a condamné lundi 30 septembre un homme à deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt pour avoir maltraité son chien. Une peine qui va dans le bon sens, pour l'avocat de l'association Stéphane Lamart.

Une peine "remarquable". Un homme a été condamné lundi 30 septembre à deux ans de prison ferme avec mandat dépôt pour avoir commis de lourdes violences sur un chien malinois à Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en avril dernier. Il a donc été conduit en prison, un fait rare dans les affaires de maltraitance animale.

La condamnation "est remarquable dans la mesure où très souvent pour des faits similaires, nous n'avons pas forcément des peines de prison ou des peines de prison ferme", explique Christophe Gérard, avocat de l'association de défense animale Stéphane Lamart, à BFM Paris Île-de-France mercredi 2 octobre.

"Nous avons très souvent des condamnations avec du sursis mais une peine de prison ferme et une peine de deux ans, c'est remarquable, ce qu'a souligné le procureur de la République", ajoute-t-il.

Une évolution de mentalités

Selon l'avocat, cette lourde peine est le signe que les mentalités évoluent sur la question de la maltraitance familiale. "Nos sociétés sont de plus en plus sensibles à la douleur animale, à la maltraitance, à ce phénomène de violences du quotidien. On s'aperçoit que les tribunaux d'années en années, prennent plus en considération la maltraitance", analyse Christophe Gérard.

"Les magistrats gagnent en expertise sur ces problèmes, se rendent compte qu'il y a une véritable douleur animale et qu'on ne peut plus passer à côté de cette situation", termine-t-il.

En avril dernier, Mabrouk, un chien malinois, avait été retrouvé dans l'appartement du condamné. "Un appartement maculé de sang, une caisse de transport éventrée, un chien gisant au sol, défiguré par les coups, et laissé pour mort dans une salle de bains", écrit sur Facebook l'association Action protection animale, qui avait recueilli l'animal. Ce dernier a survécu à ses blessures.

L'association précise que "les hurlements de douleur de l'animal dont on imagine sans mal le calvaire et le sang présent sur le palier, avaient conduit les voisins à alerter la police". Son propriétaire avait alors été placé en garde à vue. D'après l'association, il "n’avait pas moins de 17 condamnations, dont au moins une pour avoir déjà tué un chien".

En plus de deux ans de prison ferme, l'homme a été condamné à 1.000 euros d'amende et une interdiction définitive de détenir un animal.

Marine Langlois