BFMTV
Seine-Saint-Denis

Jugés pour violences, le procès en appel des policiers de Pantin s'ouvre ce mercredi

Le tribunal de Bobigny le 15 janvier 2024 (illustration)

Le tribunal de Bobigny le 15 janvier 2024 (illustration) - Ludovic MARIN / AFP

Condamnés en première instance, les cinq policiers de la brigade territoriale de contact (BTC) des Quatre-Chemins à Pantin (Seine-Saint-Denis), comparaissent à partir de ce mercredi 1er octobre devant la cour d'Appel de Paris.

Gardien d'immeuble frappé, faux procès-verbaux, perquisition nocturne illégale: le procès en appel de policiers d'une brigade de proximité de Pantin, condamnés en première instance à des peines allant jusqu'à un an de prison ferme, doit s'ouvrir mercredi à Paris.

En septembre 2023, cinq fonctionnaires de la brigade territoriale de contact (BTC) des Quatre-Chemins avaient été condamnés à de lourdes peines, allant de six mois de prison avec sursis à trois ans, dont deux avec sursis. Le tribunal de Bobigny était allé au-delà des réquisitions du parquet.

Ces fonctionnaires avaient été reconnus coupables de faits de violences et faux procès-verbaux en 2019-2020, au préjudice d'habitants des cités Scandicci et des Courtillières, connues pour héberger du trafic de drogues. Un sixième policier mis en cause avait été relaxé.

Damien P., dont le ministère public avait demandé la relaxe, avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour des violences. Son avocate, Pauline Ragot attend de ce procès en appel de "faire totalement et définitivement innocenter ce policier au caractère calme et au professionnalisme unanimement reconnu par son institution".

Le gardien de la paix Raphaël I., en reconversion dans l'informatique, avait été reconnu coupable d'avoir frappé gratuitement un gardien d'immeuble. La justice, qui lui avait infligé la peine la plus lourde, l'a interdit définitivement d'exercer comme fonctionnaire de police.

"Je ne me souviens pas de cette intervention"

Aux côtés du policier Yazid B., il avait aussi été reconnu coupable d'avoir mené une perquisition illégale en pleine nuit, justifiant a posteriori celle-ci par un procès-verbal mensonger. Le second avait été condamné à 12 mois de prison dont six avec sursis pour des coups non justifiés portés à des interpellés en plusieurs occasions.

Le tribunal avait infligé une peine de 18 mois de prison dont dix assortis d'un sursis simple au chef de la brigade Christian M., coupable d'avoir fracassé à la matraque la main d'un jeune dealer dans une pièce du commissariat.

Julien S., surnommé "L’Électricien" pour sa propension à utiliser le pistolet à impulsion électrique, avait été condamné à huit mois avec sursis pour des coups et jets de gaz lacrymogène. "Je ne me souviens pas de cette intervention", avait-on entendu durant les trois jours du procès, au printemps 2023, comme un écho déformé des "je ne me souviens pas de cette conversation" qui ponctuent généralement les procès de trafiquants de drogue.

Pour les prévenus, les accusations relevaient d'un "complot" de leurs collègues policiers sur fond de rivalités délétères entre les différents départements du commissariat de Pantin.

Amélie Com avec AFP