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Seine-et-Marne: la base de loisirs de Varennes-sur-Seine prise d'assaut malgré la baignade interdite

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La mairie a interdit la baignade depuis cinq ans sur la base de loisirs. Trois morts ont été recensés dans cette base de loisirs, aux étés 2017, 2020 et 2022.

Une chaleur caniculaire s'abat sur la France depuis lundi, avec des températures qui dépassent les 40°C dans la région parisienne. Pour se rafraîchir, les franciliens se rendent dans des bases de loisirs, parcs aquatiques, lacs...

Pourtant, la baignade y est parfois interdite. C'est le cas dans la base de loisirs de Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne), prise d'assaut alors qu'il est interdit de s'y baigner depuis cinq ans. La mairie peine à recruter un maître-nageur pour surveiller la baignade.

"C'est vraiment nécessaire de se rafraîchir"

Mais avec ce pic proche de 40°C dans le département, il est difficile de résister à la tentation. Nombreux sont ceux qui bravent ainsi cette interdiction.

"C'est vraiment nécessaire de se rafraîchir, pour les enfants, pour nous, c'est essentiel", affirme une baigneuse au micro de BFM Paris-Île-de-France.

Un autre partage le même avis. Pour lui, la baignade permet de "faire face aux chaleurs qui ne sont pas courantes dans notre région".

Trois morts par noyade depuis 2017

Mais si la mairie a pris cette décision, c'est parce que la baignade dans cette base de loisirs a provoqué la mort de trois personnes depuis 2017, la dernière datant de cet été 2022. Toutes ont été écrites sur le panneau d'interdiction à la baignade pour dissuader les visiteurs.

Même si ces derniers ne respectent pas cette interdiction, ils affirment toutefois prendre leurs précautions.

"Je ne vais pas au-delà du poteau, je ne prends pas de risques", indique une baigneuse.

Une autre avoue rester "au bord de l'eau" pour se mouiller, "mais sans aller nager trop loin".

Une dame estime qu'il "faut faire attention aux enfants, il ne faut pas les laisser tout seuls" car il y a des trous dans l'eau et "à des moments ça faisait des circuits d'eau, donc il faut bien surveiller".

Privatisation de la base de loisirs?

Mais ces précautions prises ne rassurent pas la mairie de Varennes-sur-Seine. Pour y remédier, des solutions sont étudiées, notamment celle de privatiser la base de loisirs.

"Mettre un prestataire sur une partie du plan d'eau de manière à ce qu'ils nous proposent des activités éventuellement nautiques et qu'ils nous assurent une surveillance aussi quant à la baignade", explique Marie-Annick Rousselet, première adjointe au maire de la ville.

En attendant une privatisation du lieu, gare à ceux qui enfreignent la loi. Chaque baigneur pris sur le fait risque une amende de 68€.

L'an dernier en Ile-de-France, 64 noyades accidentelles ont été enregistrées, dont 16 mortelles. Selon les chiffres de Santé publique France, la Seine-et-Marne est le département le plus touché de la région après Paris. En 2021, 12 noyades accidentelles ont été recensées en Seine-et-Marne, elles ont fait 4 victimes.

Face à ces drames, certaines communes ont décidé de mettre les grands moyens. A quelques kilomètres de Varennes-sur-Seine, Moret-sur-Loing a investi 50.000 euros pour lutter contre les noyades. La commune a notamment installé des mesures signalétiques, des filets et recruté des agents de sécurité et des vigiles.

Rémi Sanlis, Valentin Carpentier et Shéhérazade Ben Essaid