Vigiles, filets… une commune de Seine-et-Marne investit 50.000 euros pour lutter contre les noyades
Chaque été les noyades sont trop nombreuses en Ile-de-France. En 2021, 64 noyades accidentelles dont 16 mortelles ont été recensées dans la Région. La Seine-et-Marne est le département le plus touché avec 30 noyades accidentelles sur son territoire l’année dernière.
2.500 personnes se sont baigner samedi
Pour endiguer les baignades clandestines, à l’origine de nombreux accidents, la municipalité de Moret-sur-Loing a investi 50.000 euros cette année. Mesures signalétiques, agents de sécurité et vigiles, la municipalité ne lésine pas sur les moyens.
"Des filets et des protections seront installés au pont pour éviter que les personnes sautent dans les endroits les plus dangereux, explique au micro de BFM Paris Ile-de-France, Dikran Zakeossian, le maire.
La commune n’a pas eu à attendre bien longtemps avant que les premiers baigneurs se rendent au niveau du fameux pont pourtant interdit aux nageurs. Samedi, jusqu’à 2500 personnes s’y sont pressées pour supporter la vague de chaleur caniculaire.
“L’eau est fraîche et quand on est en été, cela rafraîchit beaucoup”, explique un groupe d'amis venu profiter de ce point de fraîcheur, la serviette de bain autour du cou à BFM Paris Ile-de-France. “Ce n’est pas profond, affirme l’un d’eux. On peut tous nager et il y a un endroit où se poser.”
Ce cours d’eau d’apparence tranquille dans un cadre idyllique, le site patrimonial étant classé, est pourtant dangereux. L’an dernier, une jeune femme de 18 ans est morte. Il y a quelques semaines, c’est un enfant de quatre ans qui a échappé de peu à la noyade. Ce dernier a croisé la route d’un kayakiste qui est parvenu à le tirer d'affaires.
Des jeunes mais aussi des familles
Alors, les vigiles veilleront au grain dès ce week-end, annonce la municipalité. Ces mesures représentent un certain coût pour les municipalités. La région Ile-de-France, deuxième région de France la plus touchée par les noyades accidentelles, réclame davantage de forces de l’ordre dans ces endroits où la baignade est proscrite.
“Le problème, c’est que nous n’arrivons pas à obtenir des préfets qu’ils puissent venir sanctionner pour mettre une contravention”, regrette Patrick Karam, vice-président de la région chargé des îles de loisirs.
Et l’intervention humaine n’est parfois pas suffisante pour démotiver les nageurs du jour, regrette Marianne Saval-Bonet, maire déléguée de la commune déléguée de Moret-sur-Loing. "Il faudrait que l’on puisse voir tous les groupes en même temps, explique-t-elle. Car souvent la réponse est : pourquoi vous me faites sortir et pas les autres? Des habitudes se sont installées…"
La création d’un espace dédié à la baignade avait été envisagé un temps, mais la tâche s’annonçait trop compliquée et “demanderait une adaptation trop importante”, affirme Marianne Saval-Bonet. Il ne reste qu’une solution pour les élus: rediriger les baigneurs vers une zone de baignade, certes non surveillée, mais autorisée car peu dangereuse. “Le courant est moins fort là-bas”, conclut-elle.
Un enfant sur deux ne sait pas nager à l'entrée au collège en Seine-Saint-Denis
Cette année, le ministère des Sports et des Jeux Olympiques, en partenariat avec Voies navigables de France a lancé une initiative pour sensibiliser principalement le public jeune aux risques de noyade. En france, les publics les plus concernés sont les enfants de 0 à 4 ans et les personnes de plus de 65 ans. En Seine-Saint-Denis, un enfant sur deux ne sait pas nager à son entrée au collège.
Cet été, les Franciliens pourront toujours profiter de la baignade dans l'une des 12 îles de loisirs de la région.