Rentrée universitaire: la ville de Paris s'inquiète d'une pénurie de logements pour les étudiants

Un immeuble à Paris, le 12 février 2024 (illustration) - JOEL SAGET / AFP
"C'est un cri d'alarme", assure Jacque Baudier, adjoint communiste au logement à BFM Paris Île-de-France lors d'un point presse organisé par la ville de Paris avec plusieurs journalistes ce lundi 3 juin.
"Si on ne lutte pas contre la désertification du marché locatif privé. À la rentrée, beaucoup d’étudiants ne trouveront pas de logement. Ce sera une rentrée dramatique", ajoute l'élu.
"On risque d’avoir des centaines de milliers d’étudiants sans logements", renchérit-il.
En cause, la contracture du marché de l'immobilier locatif à Paris. "On perd 8.000 logements privés pas an" de la location à Paris, assure Jacques Baudrier.
"C'est dû à la hausse des résidences secondaires à Paris et des logements inoccupés". Des logements qui sont "à 70/80% des T1 et des T2, pile-poil ce qu'il faut pour les étudiants", garantit Jacques Baudrier.
La guerre aux logements vides
L'exécutif parisien réclame du gouvernement un triplement du taux la taxe d'habitation sur les résidences secondaires ou inoccupées.
Il espère que le gouvernement accède à cette demande lors de l'examen de la loi sur le logement prévue dans les prochains jours, ce qui permettrait de remettre environ 100.000 logements sur le marché locatif privé parisien, selon l'exécutif parisien, en poussant les propriétaires à louer leurs biens.
L'adjoint d'Anne Hidalgo a rencontré le ministre du Logement Guillaume Kasbarian ou encore le cabinet du ministre de la transition écologique Christophe Béchu et doit prochainement voir le ministère de l'Économie à Bercy.
De plus en plus d'étudiants et de moins en moins de logements
"On est au-devant d’une crise économique et sociale explosive. On ne peut plus se permettre d’avoir autant de logements vides à Paris", relève Barbara Gomes, conseillère de Paris communiste déléguée en charge de l’encadrement des loyers à BFM Paris Île-de-France.
"On a des réunions avec l’ensemble des acteurs du privé. Ils n’ont plus rien à louer. On n’est pas dans un 'business as usual'. Il y a de plus en plus d’étudiants et moins d’annonces de logements à louer à Paris", s'alarme Jacques Baudrier.
La ville de Paris produit en moyenne 600 logements étudiants neufs Crous par an. "Il faut généralement des immeubles de 3.000 m² pour que l'on puisse construire 100 logements. On produit 10% du logement étudiants au niveau national", poursuit-il.
La ville espère pouvoir construire 1.500 logements à Bercy-Charenton, mais il faut que la SNCF vende son terrain.