Procès des viols de Mazan: une fresque en soutien à Gisèle Pelicot à Gentilly

Ses cheveux roux coupés au carré et ses lunettes de soleil rondes ornent désormais les murs de Gentilly (Val-de-Marne). L'artiste Maca a réalisé une fresque murale de Gisèle Pelicot accompagnée de cette phrase devenue symbole de la lutte contre les violences sexuelles: "Pour que la honte change 2 camp." Sur un mur aux nuances rosées et pastel, l'oeuvre est apparue le 14 septembre en région parisienne.
"La rage au ventre"
Une oeuvre en soutien à Gisèle Pelicot, principale victime dans le procès des viols de Mazan où sont jugés son désormais ex-mari et 54 hommes. "C'est la rage au ventre, la larme à l'oeil, mais surtout la détermination au coeur" que la street-artist a pris ses bombes pour graffer le visage de la principale victime du procès des viols de Mazan.
"Il faut la soutenir"
A plus de 600km du tribunal d'Avignon où se déroule le procès, l'affaire résonne et interpelle. Une habitante du quartier félicite l'artiste de 34 ans pour cette initiative "faire des messages chocs qui peuvent rappeler l'actualité, je trouve ça super."
De l'autre côté du trottoir, Aliénor, une passante, salue cet hommage. Pour elle, cette fresque murale "permet de rendre visible Gisèle Pelicot. Ça renforce le message de la place des femmes dans la société. Celui qu'il faut se battre pour que la parole des femmes se libère."
En acceptant que le procès de son ex-mari et des hommes qu'il est accusé d'avoir recrutés sur internet soit public, Gisèle Pelicot, 71 ans, a soulevé une puissante vague de soutien aux victimes de viols et agressions sexuelles.
"Il faut énormément de courage pour faire ce qu'elle a pu faire. Franchement, il faut la soutenir," affirme une riveraine venue voir la fresque.
Une fresque murale pour faire évoluer la société
L'artiste de 34 ans assure ne pas avoir voulu susciter de réactions particulières, mais s'est émue de cette histoire dès 2020: "C'est une affaire qui me tient particulièrement à cœur notamment par la dimension hors norme des faits."
"Malheureusement, le fléau du viol, il est dans toutes les couches de la société. J'espère que ça va permettre à notre société de s'éloigner du cliché du profil type du violeur," confie-t-elle au micro de BFM Paris Île-de-France. "C'est beau, c'est ce que beaucoup de femmes ont envie de lui dire, un message de soutien, de sororité", a avancé la porte-parole d'Osez le féminisme Elsa Labouret sur notre antenne.
La fresque à Gentilly restera sur le mur de La ferme de l'îlot jusqu'à mi-octobre, avant qu'une autre oeuvre ne prenne le relais.