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Paris Île-de-France

Paris: une vente de baskets crée la cohue place de la République, six personnes blessées

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Un drop pour la sortie de la collaboration entre Nike et Corteiz a été organisé ce mercredi après-midi . Les participants étaient invités à se rassembler place de la République mais l'évènement a dégénéré.

Pour les amateurs de sneakers, l'événement était à ne surtout pas manquer mais il a finalement dégénéré. Un "drop" pour la sortie d’une paire de baskets issue de la collaboration entre Nike et Corteiz était organisé ce mercredi à Paris. Le rendez-vous était donné à 13h30 sur la place de la République.

Plusieurs centaines de personnes, principalement des jeunes, se sont pressés au point de rendez-vous. Cette masse d'adolescents a engendré d’importants problèmes sur les routes et a nécessité l’intervention des services de police. D'après les informations de BFM Paris Ile-de-France, six personnes ont été blessées lors de cette vente, cinq ont été hospitalisées.

Localiser le local

Un drop est une technique qui consiste à vendre ou à proposer un produit, généralement en quantité limitée, sans en assurer la promotion, afin de susciter l’intérêt du consommateur. La célèbre marque n’en est pas à son coup d'essai et dans le milieu très fermé de la sneaker, ces ventes sont un événement.

À 13h30, les participants n’attendaient qu’une chose place de la République: la localisation du local. En effet, l’une des particularités de cette opération est d’indiquer à la dernière minute la boutique où sont vendues les paires. À Paris, les adolescents se tenaient prêt à partir à la chasse aux sneakers jusque dans les couloirs de métro, pleins à craquer.

Un bus, aux couleurs de la RATP et utilisé par la marque, est alors apparu dans les rues parisiennes. Des coordonnées GPS étaient floquées sur le véhicule, "48.84740, 2.40241".

Les jeunes se sont mis à courir. L’un d’eux est tombé au sol et a été renversé par la foule, indique une journaliste de BFM Paris Ile-de-France présente sur place.

D’autres jeunes sont montés sur le bus quand certains ont tout simplement couru derrière et entre les voitures, provoquant d’importants ralentissements sur la chaussée. Pour contenir la marée humaine, les forces de l’ordre sont intervenues, notamment pour bloquer la circulation aux automobilistes et écarter tous les dangers.

Un mineur piétiné

Au local, les jeunes se sont précipités. Un mouvement de foule a fait des blessés, dont un mineur. Le visage couvert de sang, après avoir été piétiné, ce dernier a été pris en charge par les secours.

Interrogés par BFM Paris Ile-de-France, les participants dénoncent une mauvaise organisation.

"Je suis entré à l’intérieur, il y avait beaucoup de monde, rapporte Jules, 19 ans. Les personnes se sont poussées, certaines étaient en sang."

L’adolescent est parvenu à se faufiler, mais a fait marche arrière. “Je n’en pouvais plus d’attendre, rapporte-t-il. L’organisation n’était pas très bonne, on attend et il ne se passe rien.”

Même ressenti pour ce jeune de 23 ans. “Il y avait trop de monde, ce n’était pas une ambiance conviviale pour acheter une paire”, regrette-t-il.

"Ils ont fait le choix de drop une adresse puis des localisations. Ca a commencé à courir partout dans Paris, sur les routes etc. C'était dangereux (...) On adore les paires, on adore les sneakers mais ça c'est juste pas acceptable" conclut-il.

David Belliard fustige l'opération

Si certains sont dépassés par cette technique marketing, David Belliard, maire adjoint à la mairie de Paris, condamne, lui, le trouble causé dans les rues de Paris.

Dans les extraits vidéos diffusés sur les réseaux sociaux, on aperçoit des jeunes marcher entre les voitures. Des véhicules coincés dans ce cortège non déclaré, selon David Belliard.

"Nous n'avons reçu aucune demande d'autorisation. La règle est de demander une autorisation pour toute activité commerciale (...) Dans le cas présent, nous n'avons pas reçu, nous n'avons pas trouvé de demande spécifique sur cette opération singulière", indique l'adjoint au maire en charge des mobilités à BFM Paris-Ile-de-France.

"J'ai demandé au service juridique de la ville de se pencher sur le sujet et de regarder toutes les options qui sont sur la table pour sanctionner ce type d'activité", précise l'élu.

Ella Jelidi avec Charlotte Lesage